VIOLENCES SUR LES FEMMES EMPLOYÉES DOMESTIQUES : Yvonne Flore Belema, s’inscrit défenseur
Elle a fait de la lutte contre l’insalubrité notamment en milieu scolaire son cheval de bataille. Elle milite corps et âme pour un métier de technicien de surface valorisé qui tire sa valeur ajoutée du fruit de la formation professionnelle. À quelques jours de la célébration de la 38e édition de la journée internationale de la femme, la présidente de l’Association Camerounaise d’Aide à l’Hygiène des Jeunes dans les Collectivités Acahijec, invite tous ses pairs à rejoindre les rangs du véritable combat qui interpelle la gente féminine celui d’un statut social véritable qui passe selon elle par la promotion de la formation professionnelle. Elle condamne au passage, les abus de toute sorte faits contre les techniciens de surface.
La fête internationale de la femme au Cameroun, mobilise de coutume, plusieurs passions et émotions. Au-delà du côté festif, d’aucuns pensent que c’est le moment pour la mère de l’humanité, d’ouvrir une large réflexion sur sa condition sociopolitique et socio-économique. C’est le cas de la « Mbamoise » du département du Mbam-et-Inoubou dans la région du Centre Cameroun. Yvonne Flore Belema, née le 21 août 1985 dans la ville économique, a balisé son chemin au point de devenir un modèle de réussite pour certaines femmes. Pour elle, « exercer dans le métier choisi, c’est bien, mais se former, c’est encore mieux ».
La maxime est facilement compréhensible. La présidente de l’Acahijec prône elle-même par l’exemple avec brosse à toilettes dans les mains et tenue de technicienne de surface fièrement arborée. Soldat de la lutte contre les maladies liées à la mauvaise pratique des principes d’hygiène de salubrité dans les écoles et les collectivités territoriales décentralisées, la structure qu’elle tient aura été d’une aide significative lors du combat sanglant du monde contre la nébuleuse pandémie à coronavirus.
Le secrétariat de l’éducation de base tout comme le ministère des enseignements secondaires avaient alors sollicité son expertise pour ralentir les affres du Covid-19 en milieu scolaire. Un succès !
Le goût du travail bien fait et la détermination dans les tâches domestiques qu’elle incarne, lui ont valu toute l’attention du gouvernement au cours du tout premier salon des techniciens de surface et employés de maison ouvert par ses bons soins. La séance de travail des 27 et 28 octobre 2021, mettant en vitrine femme et homme dévoués au labeur domestique avaient réuni autour d’un même panel : les ministres de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, de la Jeunesse et de l’Éducation Civique, des Enseignements Secondaires, de la Promotion de la Femme et de la Famille et le ministre du travail et de la Sécurité Sociale. Inédit au Cameroun.
Selon des informations, il était question de valoriser, professionnaliser les techniciens de surface et les employés de maison à l’effet de leur assurer de bonnes conditions humaines et de travail.
Yvonne Flore Belema est une Camerounaise ayant fait ses études dans les régions de l’Adamaoua, du Littoral et du Centre. Elle est titulaire d’un Master en analyse et évaluation des projets couronné de 15 ans d’expérience sur le terrain. Elle est experte dans les questions liées à l’eau, à L’hygiène et l’assainissement pour les écoles et les communautés. Promotrice du Centre International de Formation Professionnelle aux Métiers de L’hygiène et de la Propreté. Présidente National du Syndicat des techniciens de surface et employés de Maison.
Une vision futuriste
« En 2017, après avoir passé quelque temps à l’étranger, j’ai une vision de créer cette association devenue une ONG pour apporter un plus dans un secteur que j’ai jugé peu considéré et à cause d’une motivation personnelle à travers une histoire triste de ma vie. Et dont j’ai juré de porter ce combat pour la jeune fille et la femme. Il s’agit des infections contractées dans les latrines insalubres qui ont failli me coûter la joie d’être une mère » réagit elle.
La vision d’il y a 6 ans aujourd’hui, a suscité auprès des décideurs notamment le Centre National de Prévoyance Sociale, la mise sur pied (en cours) d’une politique de couverture sociale du personnel domestique fixé à 7 000 F CFA par le directeur général de la Cnps Alain Noël Olivier Mekulu Mvondo. Laquelle couverture devrait assurer la couverture sociale des employés de maison, qui ne sont pas immatriculés pour la plupart et restent donc inconnus du fonds public de pension.
La vision d’Yvonne Flore Belema cible à juste regard la vie collective conçue pour les collectivités et structures intéressées aux fins d’améliorer les conditions de vie des populations et une meilleure insertion des populations ou des bénéficiaires dans la vie Courante. « L’Acahijec projette une accélération de la Croissance Économique, mais aussi une action intégrée de changement des Mentalités et des comportements, tout en valorisant le capital humain à travers la Formation Professionnelle et l’insertion socioprofessionnelle des jeunes dans les métiers de L’hygiène et l’Assainissement » dira-t-elle toute conviction réaffirmée.
En ce qui concerne la 38e édition de la fête internationale de la femme qui se célèbre le 8 mars prochain sur le thème « pour un monde digital inclusif : innovation et technologies pour l’égalité des sexes », L’Acahijec sera bien représenté au boulevard du 20 mai. « Pour mieux vous servir, les femmes techniciennes de surface et les employés de maison doivent accéder à la formation professionnelle pour une meilleure qualification », c’est sur ce fil d’Ariane que les 3 000 soldats de verts et oranges vêtus vont se déployer sur la haie d’honneur bitumée.
Lavoisier Essama
