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CULTURE ET HISTOIRE DES NOIRS : un espace crée pour apprendre davantage

C’est une invention de Guy Mushagalusa Chigoho qui a transformé l’espace de sa galerie en un musée mettant en lumière les sociétés noires.

Créer un espace qui met en lumière les personnes des communautés noires de la province du Québec, qui redonnent, inspirent les autres et aident à façonner le présent et le futur des Noirs est l’œuvre de Guy Mushagalusa Chigoho depuis près d’une décennie.

Chigoho est le directeur général de l’Afromusée, un musée du centre-ville de Montréal qui explore la société et la culture afro-descendantes. « C’est un lieu de rassemblement où tout le monde peut se retrouver », explique Chigoho, qui est originaire du Congo et a également vécu en Belgique et en Russie.

C’est dans les années 1990 que Guy Mushagalusa Chigoho arrive à Montréal, quelques années seulement après la fermeture en 1989 du Negro Community Centre, qui avait été le cœur de la communauté noire de Montréal dans le quartier de la Petite-Bourgogne pendant des décennies.

La démolition de l’espace Negro Community Centre en 2014 a été un véritable traumatisme pour Chigoho et cette perte se fait encore sentir aujourd’hui.

Vingt ans après son arrivée à Montréal, Chigoho a eu l’occasion d’aider à combler ce vide. Il travaillait à l’époque à l’Espace Création de Loto-Québec, une expérience qu’il qualifie de « formatrice » dans sa compréhension de ce qu’il faut pour gérer un musée.

Alors en 2013, quand Espace Création ferme et que Chigoho est réaffecté à un poste moins créatif, il saute le pas et ouvre sa propre galerie. Il l’a appelé Espace Mushagalusa, remplissant l’espace d’art africain qu’il avait collectionné au fil des décennies.

Alors qu’il s’agissait à l’origine d’une galerie d’art commerciale, « la communauté a pris l’Espace Mushagalusa sous son aile », explique Chigoho. Il est devenu une sorte de centre culturel pour les Noirs de toutes origines, malgré sa taille modeste.

Quelques années après son ouverture, l’Espace Mushagalusa fait face à des difficultés financières et risque de fermer. Les supporters de la galerie se sont mobilisés, remboursant ses dettes et ouvrant la porte à sa transformation en Afromusée à but non-lucratif.

Cet hiver, Afromusée a fait l’objet d’un agrandissement avec l’ajout de deux salles supplémentaires et d’un studio. « Nous avons commencé avec quelque chose de très petit, de très modeste. Et nous sommes toujours petits et modestes. Mais la communauté s’est attachée », dit Chigoho. « Et nous essayons de grandir, petit à petit. »

Vieux journaux et science-fiction

Selon l’historienne Dorothy Williams, alors que la composition des communautés noires de Montréal change, avec l’arrivée d’un nombre croissant de personnes immigrées de pays francophones, Chigoho est la personne idéale pour diriger le musée.

L’ami de longue date de Chigoho le voit comme un visionnaire dont les rêves pour le musée sont « beaucoup plus grands que la vitrine ». Le couple a partagé tellement d’idées sur la façon d’afficher l’histoire des Noirs que « nous avons presque rêvé ensemble », dit Williams.

L’espace expose toujours de l’art, mais il possède également des archives historiques, telles que des documents relatifs à la traite des esclaves au Québec et des exemplaires de Freelance, le premier journal québécois dirigé par des Noirs.

Et comme exemple de son orientation vers l’avenir, une exposition récente a examiné le futurisme caribéen, un concept apparenté à la « science-fiction », dit Chigoho. Une autre exposition à venir intégrera l’intelligence artificielle.

Le travail de Frantz Voltaire en tant que « gardien de la mémoire » est mis à l’honneur ce mois-ci, et il y a des jours où les enfants sont invités à venir travailler avec des crayons et du papier sur des tables partagées.

Chigoho a l’intention d’élargir la programmation du musée et de s’assurer que l’institution est là pour rester. « Je suis venu au bon moment, je pense, avec le bon projet », dit-il.

The Black Changemakers est une série spéciale reconnaissant les personnes qui, quels que soient leurs antécédents ou leur secteur d’activité, sont déterminées à créer un impact positif dans leur communauté. Qu’il s’agisse de résoudre des problèmes ou de faire de petits gestes de gentillesse au quotidien, ces acteurs du changement font la différence et inspirent les autres. Rencontrez tous les acteurs du changement ici.

Pour plus d’histoires sur les expériences des Canadiens noirs – du racisme anti-noir aux histoires de réussite au sein de la communauté noire, consultez Being Black in Canada, un projet de la CBC dont les Canadiens noirs peuvent être fiers. Vous pouvez lire plus d’histoires ici.

RM, Source : Troc Radio Canada.

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