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HAUSSE DES PRIX DE L’ÉLECTRICITÉ: près de 2 000 clients industriels concernés

[abelainfo] - Instaurée depuis le 1er janvier 2024, la nouvelle grille tarifaire imputée aux clients industriels d’Eneo qui touche environ 0,1 % des consommateurs, connait une augmentation de 5 % pour les tranches de consommation de 0 à 3 MW et à 10 % pour les tranches de 3 à 10 MW.

(abelainfo) – Depuis le 1er janvier 2024, une nouvelle hausse des prix de l’électricité est en vigueur au Cameroun. Elle concerne les clients moyen tension (MT), c’est-à-dire les « clients industriels ». Il s’agit d’à peu près 2 000 clients sur le plus de 2 millions que compte Eneo, concessionnaire exclusif du service de distribution de l’électricité dans le pays, soit près de 0,1 % du portefeuille global. Dans une note d’information, datée du 23 janvier qu’Investir au Cameroun a consultée, Eneo rappelle d’ailleurs aux clients de cette catégorie que la hausse sera de 5 % pour les tranches de consommation comprises entre 0 et 3 MW et de 10 % pour celles comprises entre 3 et 10 MW.

Il s’agit en fait de l’application de la décision de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) du 12 décembre 2022. Elle fixe les tarifs de vente hors taxe d’électricité des clients moyenne tension et les seuils minima de négociation des tarifs pour les clients dits « grands comptes » applicables pour la période 2023-2026. Selon cette décision, les tarifs d’électricité pour les clients moyenne tension, fixés et appliqués depuis le 1er janvier 2023, vont augmenter jusqu’en 2026 au rythme de 5 % par an pour les consommations comprises entre 0 et 3 MW et de 10 % pour celles comprises entre 3 et 10 MW. Il faut dire que le même texte avait arrêté les nouveaux prix pour les clients haute (une dizaine) et moyenne tension à appliquer dès le 1er janvier 2023. Elle consacrait une hausse des prix de 6 % pour la première catégorie et 10 % pour la deuxième.

Ces hausses ne concernent donc pas les clients basse tension, tels que les ménages. Cependant, des travaux sont en cours pour l’ajustement tarifaire des clients basse tension professionnelle.

Au Cameroun, les tarifs ont été gelés depuis 2012. Selon l’Arsel, qui assure la régulation, le contrôle et le suivi des activités des exploitants et des opérateurs du secteur de l’électricité dans le cadre de la politique définie par le gouvernement, cela était devenu intenable au regard notamment de l’explosion des charges liées à la production et à la distribution de l’énergie électrique (transformateurs, compteurs, câbles électriques et combustibles).

« Les prix étant restés figés, nous avons enregistré au cours de cette période, un déséquilibre financier entre les ressources générées par le secteur et les dépenses qui doivent être supportées par ce secteur. S’il y a eu un ajustement, nous avons évité qu’il soit complet. Nous l’avons fait de manière partielle de façon à ce qu’on puisse, au cours d’une période de cinq ans, lisser et atteindre le coût du service en 2026. Si ces hausses sont pratiquées, on aura un tarif qui correspond effectivement au coût du service supporté par les opérateurs du secteur de l’électricité », a expliqué Jean Pascal Nkou, Directeur général de l’Arsel, dans une interview accordée au magazine Cameroon Business Today en janvier 2023.

Cette hausse, décidée officiellement par le gouvernement, vise ainsi à éviter que le secteur n’engrange plus de déficit et atteigne l’équilibre financier. Elle est aussi conforme aux engagements du Cameroun pris auprès du Fonds monétaire international (FMI) qui a conditionné l’obtention de certains prêts à l’arrêt des subventions énergétiques. Selon le ministre de l’Eau et de l’Énergie (Minee), Gaston Eloundou Essomba, les subventions payées entre 2012 et 2022 par l’État aux opérateurs du secteur pour éviter cette hausse tarifaire s’élèvent à environ 300 milliards de FCFA.

Raphaël Mforlem

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