BARRAGE HYDROÉLECTRIQUE DE NACHTIGAL : Eneo investit 8 milliards FCFA pour de nouvelles lignes de distribution

Le projet d’Eneo s’inscrit dans un programme pluriannuel visant à renforcer la partie distribution du poste de Nyom II. L’objectif est d’assurer une meilleure évacuation de l’énergie venant de Nachtigal pour desservir le côté nord de la ville de Yaoundé (Nyom, Nkozoa, Olembé…) et le département de la Lékié.

Sur les 14 grandes lignes prévues, 6 sont déjà construites. Eneo attend maintenant des ajustements du côté du transport du poste de Nyom II par le gestionnaire du réseau de transport, Sonatrel.

Eneo, en tant qu’acheteur unique de l’énergie produite par la centrale hydroélectrique de Nachtigal, aura la responsabilité de payer les factures et de s’assurer que cette énergie soit acheminée aux clients finaux. Dans cette perspective, l’entreprise doit accélérer l’extension et la modernisation des réseaux de transport et de distribution afin de satisfaire la demande existante et à venir, notamment celle des grands clients industriels.

En effet, le Cameroun accueille progressivement de nouvelles capacités de production d’énergie, à l’instar des 60 MW injectés dans le réseau interconnecté sud (RIS) par l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal depuis plus de deux semaines. Cependant, l’impact de ces nouvelles capacités sur la stabilisation du service électrique n’est pas encore pleinement ressenti, comme en témoignent les délestages qui ont atteint un nouveau pic en début du mois de juin, y compris dans la capitale Yaoundé.

Le ministère de l’Eau et de l’Energie pointe du doigt le réseau de distribution, jugé vétuste et incapable d’acheminer de manière sécurisée les nouvelles capacités vers les ménages et les industries. Or, si le calendrier défini par le ministre est respecté, 60 nouveaux MW d’électricité seront injectés chaque mois dans le réseau par la centrale de Nachtigal, jusqu’à l’atteinte de son maximum de 420 MW d’ici décembre prochain. D’où la nécessité urgente d’améliorer le réseau de distribution.

De manière permanente, le secteur connaît un faible rendement de distribution de l’électricité, avec un niveau élevé de pertes en distribution d’environ 30% depuis près de 20 ans. Ces pertes sont réparties de manière égale entre les pertes techniques (vétusté des équipements, surcharge des transformateurs, manque de redondance, etc.) et les pertes non techniques (fraude massive, mauvaise facturation, etc.). Selon Eneo, les besoins sont estimés entre 600 et 1000 milliards FCFA pour améliorer de manière consistante le réseau de distribution.

Il faut noter que le barrage de Nachtigal fera également du Cameroun le pionnier de l’exportation de l’énergie électrique en Afrique centrale, grâce au Projet d’interconnexion des réseaux électriques du Cameroun au Tchad (Pirect), qui permettra au Cameroun de fournir à cet autre pays 100 MW d’électricité à l’horizon 2027.

Y.A