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INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE : Le chiffre d’affaires du Cameroun estimé à 150 milliards FCFA

[abelainfo] - Les producteurs locaux de médicaments au Cameroun cherchent à obtenir une part plus importante du marché, représentant près de 30 %, afin de bénéficier des opportunités économiques considérables du secteur. Les efforts visent à réduire la domination des grandes firmes occidentales et indiennes, qui actuellement profitent de 98% du marché.

Les producteurs locaux de médicaments au Cameroun, avec une part de marché inférieure à 2 % depuis plusieurs années, intensifient leurs efforts pour convaincre le gouvernement d’instaurer une règle des 30%. Cette mesure leur permettrait d’accéder à environ un tiers des 500 milliards de Fcfa générés chaque année par l’industrie pharmaceutique, actuellement dominée par les grandes entreprises étrangères.

Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, a visité le 4 avril dernier, plusieurs unités de production de médicaments à Yaoundé. L’une de ces entreprises, Tebimosa Pharmaceuticals, dirigée par le pharmacien industriel Patrick Eloundou, dispose d’une capacité de production de 2 millions de médicaments génériques par jour, notamment des antipaludéens et des antimycosiques. Elle prévoit d’investir environ 6,5 milliards FCFA pour établir une unité de production de médicaments contre le cancer.

Tebimosa Pharmaceuticals, qui exporte déjà vers le Congo et la République centrafricaine, vise à étendre sa production d’ici à 2027 afin de commercialiser ses produits dans les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). L’entreprise espère également créer environ 500 emplois. Une autre société, la Société industrielle des produits pharmaceutiques (SIPP), située à Mvan, est également engagée dans la production locale de médicaments. Grâce à des investissements récents d’environ 3 milliards FCFA, sa capacité de production de poches de solutés pour perfusions est passée à 12 millions par an.

Les industriels locaux ont plaidé auprès du gouvernement pour l’instauration de la règle des 30 %, afin de permettre aux producteurs locaux d’accéder davantage au marché et de capter une part de 150 milliards FCFA du chiffre d’affaires global de 500 milliards FCFA. Actuellement, les grandes sociétés occidentales et indiennes dominent largement le marché avec une part de 98 %. L’Ordre national des pharmaciens du Cameroun soutient cette réforme, qui obligerait les pharmacies à substituer 30 % des produits importés par des produits locaux.

Le ministre de la Santé publique, Manaouda Malachie, se dit favorable à l’expansion du marché local, ce qui permettrait de réduire les coûts des médicaments. Cependant, il souligne la nécessité de procéder de manière progressive afin de garantir la sécurité des patients. D’autres pays africains, tels que le Gabon voisin, ont déjà adopté des mesures similaires, réduisant les importations de produits pharmaceutiques de 30% depuis novembre 2022.

A.Y

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