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2009 GUINÉE CONAKRY : le film d’une journée funeste du 28 septembre

Ce jour-là, des éléments de la garde présidentielle du capitaine Moussa Dadis Camara venus du camp militaire Alpha Yaya Diallo font irruption dans l’enceinte du stade de Conakry. Des dizaines de milliers d’opposants à la junte se sont rassemblées dans ce stade – le plus grand de la capitale – pour dire non à la candidature annoncée de l’officier à l’élection présidentielle prévue en janvier 2010.

Des soldats lourdement armés rejoignent sur les lieux des éléments de la gendarmerie et de la CMIS, la compagnie mobile d’intervention et de sécurité, déployés depuis les premières heures de la matinée.

Il est 11h quand les coups de feu commencent à crépiter du côté de la mairie de Dixinn, à l’est du stade. Les militaires, les gendarmes, les policiers et autres milices armées envahissent rapidement le stade de tous les côtés, tirant à vue sur les manifestants désarmés.

Les civils tentent de fuir comme ils le peuvent. Au bout d’une heure, des corps sans vie, des blessés graves jonchent la pelouse, les gradins et l’intérieur de la cour du stade. Des femmes sont violées par les soldats dans l’enceinte du palais des sports et dans les toilettes et vestiaires du stade.

Onze hommes dans le box des accusés
Treize ans plus tard, après une lente procédure d’enquête et des reports du procès, ils sont onze à être attendus ce matin dans le box des accusés. À commencer par le capitaine Moussa Dadis Camara qui dirigeait le pays au moment des faits. Il est rentré à Conakry le week-end dernier en provenance de Ouagadougou, au Burkina Faso, où il vivait en exil forcé depuis plus de dix ans.

À ses côtés, Abdoulaye Chérif Diaby, alors ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, inculpé en 2012. Il aurait empêché, selon plusieurs victimes, les blessés de recevoir des soins dans les hôpitaux publics.

Moussa Thiègboro Camara, gendarme, au moment des faits, était ministre chargé de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Malgré son inculpation, il a bénéficié de la confiance du président Alpha Condé qui l’a nommé secrétaire général à la présidence chargé des services spéciaux. Il a été mis en cause par le rapport de la commission d’enquête de l’ONU.

Claude Pivi, alias Coplan, était chargé en 2009 de la sécurité présidentielle. À l’arrivée du président Alpha Condé au pouvoir, il a occupé un poste similaire avec rang de ministre avant de tomber en disgrâce.

Accusé également : Aboubacar Sidiki Diakité, « alias » Toumba, médecin militaire et ancien aide de camp du capitaine Dadis Camara.

Les autres prévenus sont moins connus. Il s’agit du lieutenant Blaise Guémou, d’Ibrahima Camara, alias Kalonzo, tous les deux gendarmes, mais aussi de Marcel Guilavogui, Cécé Raphael Haba, Alpha Amadou Baldé et Paul Moussa Guilavogui.

Avec le concours de Mouctar Bah, correspondant RFI à Conakry.

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