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TRANSPORT URBAIN : les activités de Yango suspendues au Cameroun

Mise en demeure de se conformer à la norme depuis septembre 2022 par le ministre des Transports, l’entreprise qui propose des services de taxis en ligne a continué à exercer dans la clandestinité.

Le ministre des Transports (Mint), Ernest Masséna Ngalle Bibehe, vient d’annoncer par voie de communiqué, la suspension des activités de la plateforme Yango, qui propose des services de taxis en ligne. La même autorité avait déjà, début septembre 2022, mis en demeure l’opérateur de constituer un siège, une succursale, un bureau, une représentation ou une joint-venture au Cameroun, dans un délai de deux mois.

Dans le même temps, il devait se faire immatriculer auprès du fisc, dans le registre de commerce et de crédit immobilier, et faire une déclaration préalable contre récépissé à l’administration en charge des communications électroniques. Enfin, Ngalle Bibehe demandait à l’entreprise d’ouvrir un compte dans un établissement de crédit ou dans un bureau de chèques postaux ; indiquer le prix, les taxes et autres frais constituant la structure du prix du service rendu aux clients ; et publier périodiquement les conditions générales de prestations de service aux clients.

La décision prise le 06 février, qui fait suite à des réunions d’évaluations tenues au ministère des Transports, selon le communiqué mentionné supra, fait suite au refus manifeste de la plateforme de s’exécuter. Depuis l’arrivée de la plateforme numérique Yango au Cameroun, les syndicats des transporteurs urbains de Douala et Yaoundé lui reprochaient de ne pas avoir d’existence légale et de fonctionner grâce à un passe-droit administratif dont les contours échappent à l’opinion et surtout à ces syndicats. Ils l’accusaient par ailleurs d’entretenir le phénomène du transport clandestin.

En effet, Yango en tant qu’entreprise ne possède pas elle-même de véhicules et n’emploie pas de chauffeurs. Elle donne le loisir aux entreprises camerounaises ou à des particuliers qui opèrent dans le secteur du taxi d’utiliser sa plateforme numérique. Son arrivée en novembre 2021 a boosté, voire révolutionné les commandes en ligne de taxis de n’importe quel coin de Yaoundé ou Douala avec un certain nombre de garanties de sécurité et à des prix battant toute concurrence. En avril 2022, elle avait même reçu le prix de la « meilleure application numérique de transport urbain », décerné par l’Association des communicateurs du Cameroun. Dans le processus de sa régularisation administrative, les autorités lui demandent également de limiter l’accès à sa plateforme numérique aux seuls véhicules et conducteurs en règle et de faire authentifier préalablement tous les documents de transport y donnant accès.

Yango est un service international d’information pour la commande de taxis en ligne qui opère dans 19 pays en Europe, en Asie centrale, au Moyen-Orient et en Afrique (Côte d’Ivoire, Ghana, Cameroun, Sénégal, Zambie et Angola). Contrairement aux autres services en ligne disponibles, l’application Yango utilise sa propre cartographie, son propre routage et sa propre navigation, ainsi qu’une distribution intelligente des commandes. Ces technologies réduisent considérablement le coût net du trajet et le temps qu’un chauffeur passe à chercher un client, à se rendre chez le client suivant ou à conduire un client à sa destination. Cet opérateur avait déjà été accusé d’exercice illégal en Côte d’Ivoire, l’un des trois pays sur le continent africain où il est installé. Il aurait fait perdre, avec son concurrent Uber, environ 10 milliards Fcfa au fisc ivoirien en 2021.

Source : EcoMatin

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