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CÉLÉBRATION DU MOIS DE L’HISTOIRE DES NOIRS AU CANADA : ces réalités que vivent les afro-descendants à Victoriaville

Rendue à sa 17e édition, certains afro-descendants au Canada et particulièrement à Victoriaville se souviennent encore des havres d’un traitement raciste vécu. C’est le cas de Essouma Long.

Essouma Long

« Sur le plan éthique, je ne crois pas que ça a encore sa place, car c’est un peu réducteur. Si on a notre mois, alors pourquoi il n’y a pas celui des Blancs ou autres ? », c’est la réponse qu’a donné Essouma Long, âgé 46 ans, d’origine camerounaise installé à Victoriaville depuis 2013, lorsqu’on lui a posé la question de savoir s’il croit que le Mois de l’histoire des Noirs a encore sa place en 2023.

Quelques secondes après, celui qui travaille comme intervenant communautaire interculturel au Comité d’accueil international des Bois-Francs a nuancé sa réponse en indiquant que « D’un point de vue international, ce mois a encore sa raison d’être, car je crois que le peuple occidental ne sait pas tout ce qu’on a vécu. »

Parti du Cameroun son pays natal pour des études au Québec, Essouma Long, confie avoir vécu du racisme à Victoriaville, sa ville d’adoption. Entre autres événements qui lui ont marqué à jamais, Essouma se souvient encore du jour ou des policiers lui ont exigé de les suivre au poste à la suite d’un appel d’une citoyenne qui leur avait raconté « qu’un homme de couleur » avait tenté de faire monter dans sa voiture des enfants près d’une école. Chose très loin de la réalité. Le Camerounais raconte : « Je saluais des jeunes qui m’avaient reconnu puisque j’avais donné un spectacle à leur école en tant que conteur ».

Cette situation l’avait d’ailleurs beaucoup affecté émotionnellement. « Il y a encore des gens qui ont des attitudes discriminatoires à Victoriaville », dit-il tristement.

Autre situation vécue par l’homme, c’est le difficile accès à l’emploi des afro-descendants à Victoriaville. Bien qu’il soit tombé amoureux de la ville dès sa première visite au début de l’année 2013, Essouma Long a eu de la difficulté à se trouver du travail. « Il y a des compagnies qui n’ont même pas voulu me recevoir en entrevue. C’est difficile à prouver, mais j’ai le feeling que c’était peut-être à cause de la couleur de ma peau », déplore-t-il. Essouma est aller jusqu’à estimer que si la région a encore des problèmes dans la rétention des immigrants, c’est qu’il y a des attitudes de ce genre.

Le Camerounais pense qu’il faut apprendre à mieux se connaître d’un côté comme de l’autre, pour mieux vivre ensemble et cela demande beaucoup de travail à faire. « Il y a une grande partie des gens qui arrivent à Victoriaville et qui restent chez eux avec une certaine méfiance, constate-t-il. Mais c’est aussi le cas des gens d’ici », renseigne-t-il.

Comme piste de solutions, l’homme de 46 ans propose d’apprendre à mieux se connaître. « Ça permettrait aux immigrants d’aller à la rencontre des autres et vice-versa », dit-il avec espoir. « Les personnes des pays étrangers peuvent apporter beaucoup à la population », ajoute-t-il Essouma Long.

Source : Troc Radio Canada.

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