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INVESTISSEMENT : Comment les mototaximens fructifient leurs gains

INVESTISSEMENT

Comment les mototaximens fructifient leurs gains

Investir avec de l’argent issu de la conduite de la moto est possible mais, il suffit juste de savoir faire des économies et d’avoir la volonté d’épargner.

Beaucoup pensent que l’argent de la moto ne sert que pour des besoins du quotidien, chose qui n’est pas vraie. L’activité de moto n’est pas différente de celle d’un fonctionnaire. Il suffit juste de bien planifier et en fin de compte on parvient à investir », fait savoir Alphonse Noumbissie. Dans sa posture, d’homme marié et chef de famille, Alphonse a réussi à s’offrir un immobilier à Yaoundé. « Pour épargner avec l’argent de la moto, j’ai intégré des réunions, tontines et c’est ainsi que je me suis procuré un terrain à Yaoundé et j’y ai construit un domicile. Toujours avec l’argent que me procure la moto, mes enfants vont à l’école et je prends soin de moi et de ma famille ».

Le cas d’Alphonse n’est pas isolé. En effet, l’activité de conducteur de moto, n’est plus seulement une à faire des jeunes hommes, de plus en plus de monsieur d’un certain âge se convertissent dans ce domaine après avoir roulé leur bosse durant des années dans un tout autre boulot et ont abandonné pour une raison ou une autre. C’est le cas de Fabien Mvogo la cinquantaine révolue, mototaximan au quartier Eleveur à Yaoundé. « Ça fait exactement 5 ans que je suis dans cette activité. Chauffeur de taxi à la base, les activités ne donnaient plus et j’avais alors regagné la maison. Sans travail, sans revenu, je me suis jeté dans cette activité pour éviter un accident vasculaire cérébral, et pour joindre les deux bouts.

L’activité de conducteur de moto nourrit ma famille, me permet de prendre soin de moi ou de l’un des miens en cas de maladie. Aussi la moto me permet de faire mes tontines. A la fin d’une semaine je ne peux manquer mes 10 000 FCFA pour mes cotisations, une fois que je rentre en possession de mon dû, je poursuis avec les travaux d’embellissement de mon domicile », a indiqué Fabien. Certains acteurs de ce secteur qui ont débuté il y a des années avec un seul engin à deux roues, ont évolué et progressivement sont devenus de véritables opérateurs économiques. C’est le cas de cet homme originaire de la région de l’Adamaoua, que nous avons rencontré au quartier Ngousso à Yaoundé qui a souhaité garder l’anonymat. « Le business de moto requiert un financement colossal lorsqu’on veut faire grand. Et c’est à la suite d’un gros placement que vous aurez un retour sur investissement. J’ai une quinzaine de moto qui travaillent à mon compte. A la fin de chaque journée, j’ai un revenu de 3000 FCFA par moto, soit 45 000 FCFA pour les quinze engins. En 30 jours soit un mois, j’ai pour gain 1 350 000 FCFA et en un an mes revenus oscillent entre 16 000 000 FCFA et 16 200 000 FCFA ».

Loin de l’imaginaire populaire attribué aux conducteurs d’engin à deux roues comme étant des consommateurs de stupéfiants, de bandits de grands chemins et de violeurs comme dans tous secteurs d’activités au Cameroun ou l’on retrouve des brebis geleuses, il y a des acteurs qui prêchent par le bon exemple et font rayonner ces différents secteurs d’activités. C’est le cas de certains Bendskineurs qui, souvent très critiqués par l’opinion et parfois menacés par le pouvoir, réussissent à émerger et à employer une dizaine d’hommes et de femmes, et ainsi, impactent à leur niveau l’économie camerounaise.

Raphael MFORLEM

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