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MVONDO AYOLO : le mauvais génie du Palais de l’Unité

Nommé le 2 mars 2018, pour préserver et consolider l’image du chef de l’Etat, le directeur du Cabinet civil de la Présidence, davantage, s’illustre de façon permanente dans les scandales qui ternissent l’image du Cameroun, en même temps que la fonction sensible et hautement prestigieuse qu’il incarne. Dérapages en série en rapport avec des affaires de mœurs, son appétit vorace pour les biens immobiliers et la promotion de criminels économiques, qui révulsent les partisans de la morale et de l’éthique. Dans un contexte sociopolitique marqué par la rentrée scolaire 2022-2023, avec ses acteurs, des jeunes en quête de modèles et de repères.

Samuel Mvondo Ayolo, Directeur du cabinet civil de la présidence de la République du Cameroun.

Dans le cadre de la 33ème édition de la coupe d’Afrique des nations de football, Total Energies Cameroon 2021, du 9 janvier au 6 février 2022, le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République s’était illustré de la pire des manières, en invitant une bande de filles à la moralité douteuse, pour faire la promotion de l’image du Cameroun, avant, pendant et après cette compétition à laquelle prenaient part les 24 meilleures sélections nationales de football du continent.

L’affaire avait fait grand bruit. Pluie d’indignations et critiques acerbes dans la presse et les réseaux sociaux qui s’étaient enflammés. Les citoyens camerounais, qui tirent le diable par la queue au quotidien, criaient au scandale en dénonçant une gabegie des fonds publics, au vu du train de vie luxueux, aux frais du contribuable camerounais, de quatre femmes jusque-là connues du public pour des affaires de mœurs abondamment relayées sur la toile.

Alors qu’elles étaient au Cameroun pour un mois et demi, du moins du début jusqu’à la fin de la Coupe d’Afrique des nations, pour « une mission spéciale », Aline Marie Christine Zomo Bem, Laura Patricia Biakmen Mbiayi, Elisabeth Bilo’o Efoua et Cie seront, contre toute attente, expulsées du pays le 11 janvier 2022 en soirée, à destination de Paris en France. Ces influenceuses ont été débarquées du Mont Febe, l’un des établissements hôteliers les plus chics de la capitale, où elles logeaient, pour la France.

Pour cause, les photos et vidéos obscènes d’elles inondaient la toile. Pour éviter d’écorcher davantage l’image du Cameroun, la présidence de la République avait finalement décidé de remercier ces filles de joie devenues incontrôlables et trop encombrantes. Ce mardi, 30 août 2022, alors que le scandale des influences était encore frais dans les mémoires, Samuel Mvondo Ayolo, le directeur du Cabinet civil de la présidence de la République a de nouveau défrayé la chronique. Suite à une audience accordée au Palais de l’Unité à l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie (Minee).

INTERPELLATION

Interpellé le 22 mars 2018 lors de sa cabale au Nigeria, pour « détournement de derniers publics en coaction », « complicité » et « émigration clandestine », l’ex Minee, ancien directeur général de Camwater (en charge de la gestion des biens et droits affectés au service public de l’eau potable au Cameroun), Basile Atangana Kouna a été libéré de la prison centrale de Kondengui, le 29 juillet 2022, suite à la restitution du corps du délit, soit un montant de 1,265 milliards de FCFA ! Ce natif de Mbalélon, dans le département de la Mefou et Akono (Centre) est donc un criminel économique ! Qui n’a jamais été innocenté. Mais, à qui le directeur du Cabinet civil ouvre grandes les portes du palais présidentiel. La réception de Basile Atangana Kouna à Etoudi passe ainsi mal au sein d’une partie de l’opinion publique.

Parmi ceux qui désapprouvent le passage de l’ancien prisonnier en ces lieux, il y a Calixte Beyala. La romancière en a parlé deux fois sur Facebook mardi. « No comment ! Le Cameroun ne connaît pas ses élites intellectuelles, ses élites scientifiques, ses élites financières, mais tous les délinquants y sont célèbres… Et reçus !!!! Car Atangana Kouna est un délinquant !!!! », a-t-elle écrit au-dessus d’une photo où l’on aperçoit le président directeur général de Vision 4 Jean-Pierre Amougou Belinga, Basile Atangana Kouna et le directeur du cabinet civil de la présidence de la République Samuel Mvondo Ayolo.

L’ABSOLUTION

Répondant à une question en commentaire, Calixte Beyala déclare sans que l’on sache de qui il s’agit : « Il paraît qu’il voudrait en faire un ministre ». Dans un autre de ses commentaires, on peut lire : « Ce qui se passe au Cameroun est du jamais vu !». Dans un autre post, l’écrivaine de renom considère que l’ancien ministre de l’Eau et de l’Energie aujourd’hui libre ne bénéficie pas de l’absolution. « Atangana Kouna a retrouvé la liberté après avoir soi-disant remboursé le corps du délit, cela ne signifie pas qu’il est innocent », assène-t-elle.

Samuel Mvondo Ayolo est un natif de Sangmélima dans le Sud du Cameroun. Il est le fils d’Ayolo, un riche commerçant de cacao, et grand partenaire des commerçants grecs à l’époque où le cacao était encore un luxe. En 1997, il devient directeur des Nations Unies et de la Coopération décentralisée. En 2008, grâce à un décret présidentiel, il est nommé ambassadeur du Cameroun au Gabon. 10 ans plus tard, en avril 2016, il est propulsé à Paris comme ambassadeur du Cameroun en France.

Samuel Mvondo Ayolo, dont l’image est également écornée par son appétit vorace pour les biens immobiliers et d’autres affaires de mœurs qui ébranlent en permanence le Cameroun, est depuis le 2 mars 2018, par décret, le neuvième directeur du Cabinet civil du président de la République.

Dans le cadre de ses missions, notamment pour ce qui relève de la communication présidentielle, il devrait plutôt travailler à préserver et à consolider l’image du président de la République. Au lieu de s’illustrer par actes immoraux qui révulsent les partisans de la morale et de l’éthique, dans un contexte sociopolitique marqué par la rentrée scolaire, et dont les principaux acteurs, les jeunes, sont en quête de modèles et de repères.

Arthur L. Mbye, Source : Journal REPERES du lundi 5 septembre 2022

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