PAUL BIYA : l’économiste des temps modernes

Dans un récital de 27 minutes articulé autour de 11 pages, Paul Biya s’il a reconnu que beaucoup reste à faire eu égard la conjoncture internationale marquée par le conflit russo-ukrainien ; une situation qui plombe les économies d’importation, il plonge néanmoins le décor d’une économie camerounaise qui se voudra plus poussée vers le « Made in Cameroon » au travers des grands projets énoncés.

La première articulation de ces nombreux projets concerne le démarrage des travaux relatifs à l’exploitation du minerai de fer de Kribi-Lobe avec en pole la mise sur pied d’une usine d’enrichissement du fer annexée à cela la construction d’une centrale de production d’énergie à hauteur de 60mégawatts et d’un pipeline de 20 kilomètres, des infrastructures à la fois minière et électrique qui permettrons non seulement de résorber entre autres le déficit électrique mais aussi d’accroitre la production locale afin de mieux matérialiser le « Made in Cameroon » cher au Président de la République.

Soucieux de l’amélioration de la qualité des infrastructures tant de nos routes que de notre réseau ferré, le Président de la République annonce également la mise en exploitation du gisement de fer Mbalam-Nabeba ; ce deuxième projet aussi économique que sous–régional permettra à terme l’édification d’une ligne de chemin de 540 kilomètres entre Nabeba au Congo et Kribi au Cameroun d’où sera basé un véritable terminal minéralier. Cette ligne de chemin de fer permettra de renforcer la coopération sous-régionale et de démontrer une fois de plus la place qu’occupe le Cameroun sur la scène sous régionale en termes de libre circulation des biens et des personnes.

Le peuple camerounais dans son ensemble a toujours été au centre des préoccupations du Chef de l’Etat qui ne cesse de penser à des projets ambitieux pour le bien de sa population, le projet d’exploitation du fer de Bipindi-Grand Zambi en est la parfaite illustration ; un projet qui aura en prime la construction d’un complexe sidérurgique pour la transformation locale du fer sans oublier l’émergence d’un pipeline, avec pour corollaire la construction des infrastructures hospitalières, éducatives et bien d’autres pour le grand bien des populations. Bien au regard des grands projets annoncés ; dans son souci de garantir la bonne gouvernance, le Président de la république a tenu a rappeler que le secteur des hydrocarbures finira par connaitre des augmentations ceci dans le but de maintenir l’équilibre budgétaire et préserver la mise en œuvre des politiques développement qui subissent un coup énorme lié à la conjoncture internationale malgré les subventions de l’Etat qui ont atteints les 700 milliards de francs CFA pour les carburants et 75 milliards de francs CFA pour le gaz domestique.

Dans le cadre de la mise en œuvre continue du programme énergétique, la mise en activité de la première phase du barrage hydroélectrique de Nachtigal et le raccordement des réseaux interconnectés Sud et Nord permettront d’améliorer la quantité et la qualité de l’offre en énergie tout en accentuant la construction des infrastructures énergétiques et une meilleure prise en compte de l’énergie solaire pour les régions septentrionales du pays.

Si les questions énergétiques font parties des sujets de grands envergures, la problématique de l’eau trouve écho favorable dans les perspectives de l’année 2023 à travers l’achèvement du Projet d’Alimentation en Eau Potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga ; une initiative qui viendra résoudre efficacement le déficit en eau de la ville de Yaoundé tout comme ce serait le cas avec la ville de Douala à travers le lancement dès 2023 du méga-projet d’adduction en eau potable de la ville éponyme et de ses environs ; des projets similaires seront d’ailleurs effectués dans d’autres localités à la fois urbaines et locales avec en toile de fond la couverture complète du triangle national en eau.

Revenant à son bilan routier fort élogieux, le Chef de l’Etat annonce la poursuite de cet effort à travers l’aménagement de 700 kilomètres de route dont le bitumage de l’axe Ebolowa-Akom II-Kribi, la reprise des travaux de construction des tronçons routiers Mora-Dabanga-Kousseri ; Babadjou-Bamenda et Kumba-Ekondo Titi. Le secteur aérien se verra accorder une attention particulière avec la réhabilitation et la modernisation des aéroports de Tiko, Bertoua et Kribi afin de desservir toutes les destinations régionales du Cameroun.

A côté de ces initiatives gouvernementales, figure aussi en priorité la réhabilitation des voiries urbaines et l’amélioration du trafic entre les principales métropoles grâce au lancement des travaux dès 2023 de la section urbaine de l’autoroute Yaoundé-Nsimalen puis de l’accélération des travaux de l’autoroute Yaoundé-Douala.

En clôture de cette lecture économique du discours du Chef de l’Etat, il convient de rappeler que tous ces grands chantiers connaitront un franc succès si tous les Camerounais agissent comme des gendarmes de la fortune publique en dénonçant la corruption qui gangrène notre société d’où ce rappel aux prévaricateurs de la fortune que la chasse se poursuivra avec plus de rigueur et ceci avec l’appui des citoyens patriotiquement moralisés.

Martial OBIONA, internationaliste et analyste politique