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SAVI 2024 : la transformation avicole au cœur des échanges

[abelainfo] - Malgré les discussions il y a 10 ans sur la nécessité de transformer l'aviculture camerounaise, les défis en termes de financement et de coûts de production élevés, cette filière continue de croître, soutenue par les autorités et se positionne comme le deuxième fournisseur de viande au Cameroun. Le sujet a une fois de plus meublé les débats lors de l'édition 2024 du Salon avicole international de Yaoundé (SAVI) tenu les 23, 24 et 25 avril dans la capitale politique Yaoundé.

Le Salon avicole international de Yaoundé (Savi) a ouvert ses portes le 23 avril au palais des Congrès, mettant en avant le thème de la transformation de l’aviculture camerounaise. Organisé par l’Interprofession avicole du Cameroun (Ipavic), cet événement réunit des participants qui se pencheront sur les défis et les opportunités liés à cette transformation. François Djonou, président de l’Ipavic, explique que compte tenu de l’évolution du secteur avicole, il est essentiel de mettre l’accent sur la transformation.

La question de la transformation des produits de l’aviculture au Cameroun avait déjà été soulevée lors de la première édition du SAVI en 2014. Jean Paul Fouda Ottou, secrétaire permanent de l’Ipavic à l’époque, déplorait déjà les difficultés de commercialisation des poulets sur pied, qui entravent le développement de la filière. Il insistait sur la nécessité de passer à la phase de transformation. Malgré ces préoccupations exprimées il y a 10 ans, les producteurs artisanaux de saucissons et les travailleurs manuels dans les marchés du pays sont toujours présents, faute d’unités d’abattage industrielles et de structures de production de saucissons au poulet.

Les aviculteurs attribuent cette situation au manque de financement, qui sera au cœur des discussions lors de cette 5e édition du Savi. Cependant, il convient de nuancer cet argument. En effet, en 2011, la Société des produits avicoles du Cameroun (Spac) a construit une usine d’abattage de poulets à Bafang, dans la région de l’Ouest, avec un soutien financier de l’État. Malheureusement, l’entreprise a fait faillite quelques mois seulement après son inauguration en raison des coûts de production élevés. Cette réalité rend le poulet transformé beaucoup plus cher que le poulet sur pied, ce qui limite les investissements dans les chaînes d’abattage.

Il est également intéressant de noter que le groupe Noutchoguoing, leader du marché de l’aviculture au Cameroun et en Afrique centrale, évite soigneusement le secteur de la transformation, malgré ses investissements massifs dans la production avicole ces dernières années. Cette situation soulève des questions sur les défis et les opportunités dans le domaine de la transformation avicole au Cameroun.

Malgré les problèmes persistants, la filière avicole camerounaise continue de croître. Malgré les épidémies successives de grippe aviaire au cours des 10 dernières années, la production de poulets de chair a augmenté de 18 % en 2021 par rapport à l’année précédente, atteignant 52 600 tonnes. Cette dynamique a permis à l’aviculture de devenir le deuxième fournisseur de viande du pays, représentant 19 % des quantités totales. Cependant, elle reste loin derrière la filière bovine, qui a fourni à elle seule 46 % de la viande consommée au Cameroun en 2021, soit 125 000 tonnes.

Le Salon avicole international de Yaoundé offre ainsi une plateforme de rencontre pour les acteurs nationaux et internationaux de la filière avicole, afin de discuter des défis et des opportunités de la transformation de l’aviculture camerounaise. La recherche de solutions pour surmonter les obstacles, notamment en termes de financement et de coûts de production, sera essentielle pour favoriser le développement de ce secteur clé de l’économie camerounaise.

R.M

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