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PÉNURIE DE CARBURANT : la rareté s’accentue à la pompe

Agglutinations dans les stations services, surenchère des tarifs de transports urbains, c'est le quotidien des habitants de Yaoundé depuis hier 9 janvier 2023. La capitale politique, fait face à la rareté du précieux liquide inflammable et des grincements de dents se font déjà entendre. De cette situation alarmante, les uns et les autres craignent des lendemains beaucoup plus compliqués.

Il est 7 heures ce lundi matin, lorsqu’une marée humaine constituée de conducteurs de mototaxi, d’engins à 4 fers prennent d’assaut la station service de Neptune Kondengui dans le 4e arrondissement de la ville aux sept collines. Seul souhait ce jour, s’approvisionner en carburant. Seulement, les réservoirs en quantité diminuée, semble ne plus répondre à la demande sans cesse croissante. Résultats des courses, une longue file d’attente observée composée de propriétaires de véhicules exacerbés croulant sous le poids de l’impatience. Luc René l’un d’eux avoue mine grise qu’il pense déjà à se reconvertir. « Je pense déjà au plan b. On ne pas continuer à vivre dans ces conditions » lance t-il.

Dans cette atmosphère morose, des jeunes Camerounais allongés littéralement sur leurs mototaxi, des petites auto de couleur jaune pliées à la nouvelle règle de la queue, attendent le précieux sésame. Le carburant et autres dérivés, se font de plus en plus rare au point de susciter la crainte d’une potentielle hausse à la pompe dans les jours avenirs.

Pour éviter une situation similaire l’année dernière, le gouvernement a dépensé en 2022, près de 700 milliards de Francs CFA tirés du Trésor Public au titre des subventions pour les carburants et 75 milliards de Francs CFA pour le gaz domestique.

Pour le président de la République son excellence Paul Biya, le Cameroun ne pourra pas indéfiniment échapper à un réajustement des produits pétroliers, si le pays veut préserver son équilibre budgétaire. Le chef de l’État l’a indiqué lors de son message à la Nation le 31 décembre dernier.

Pour le moment, c’est un véritable chemin de croix pour les « rois de la route_ certains en manque de patience ou de chance, ont préféré retourner au parking. Les plus téméraires, confessent avoir parcouru trois, voire quatre stations-service avant de se faire servir le précieux produit. J’ai eu un peu de chance. Dans ce cas il vaut mieux faire le plein », argue Dominique rencontré au lieu-dit mobile omnisports dans le 5e arrondissement de Yaoundé.

La situation d’infortune et d’inconfort que vivent les chauffeurs urbains, a malheureusement créé une autre en plus déplorable. « Il n’y a pas de taxi depuis ce matin. Pour rallier mon lieu de travail aujourd’hui, j’ai dû emprunter deux taxis pour morceler mon trajet en deux », témoigne Sonia Yvonne. En réalité, les frais de transport ont connu une augmentation arbitraire imposée par les chauffeurs urbains. L’alternative mototaxi, est encore plus coûteuse si on s’en remet aux explications de quelques uns qui en ont fait la triste et chère expérience.

Lors de son passage devant la commission des finances, le ministre de l’Eau et de l’Energie Gaston Eloundou  Essomba avait déclaré comme une prémonition de la situation actuelle, que les importateurs des produits pétroliers attendent encore de l’État du Cameroun des paiements d’un montant total de 134 milliards de FCFA. Chose qui pourrait expliquer la rareté du carburant et de ses dérivés.

Daphy

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