ASSAINISSEMENT URBAIN : Yaoundé expérimente les toilettes publiques écologiques
ASSAINISSEMENT URBAIN
Yaoundé expérimente les toilettes publiques écologiques
Le dispositif sanitaire qui permet de recycler les déchets humains en engrais a été inauguré le 15 décembre 2021.
A quelques semaines du démarrage de la CAN 2021, l’ancienne gare routière de Mbalmayo, située non loin de la boulangerie Acropole, est la première à bénéficier de l’installation de cette technologie innovante. Il s’agit de la construction de onze toilettes publiques écologiques et sans eau qui permettent de transformer les matières fécales et papiers toilettes cellulosique, par lombricompostage en matières organiques stabilisées (engrais bio) ne dégageant plus d’odeur.De façon détaillée, ce sont 2 containers maritimes superposées avec le container supérieur qui contient les cabines de toilettes équipées de tapis séparateur de matières, et le container inférieur qui sert uniquement à stocker les matières fécales et à les transformer en humus, les urines étant stockées dans des cuves de 18 m2 posées sur le sol à proximité. Chaque toilette est équipée d’un tapis roulant séparateur par gravité. Un couloir technique est créé à l’arrière des toilettes, dans lequel débouchent les tapis séparateurs amenant directement les matières fécales dans le container inférieur. Le couloir technique est surmonté de 4 cheminées d’environ 50 cm de diamètre. Chaque cabine de toilette est isolée thermiquement au plafond.
La partie supérieure du container est peinte de couleur sombre pour chauffer l’air et favoriser la ventilation naturelle. Des dispositifs photovoltaïques sont posés sur le toit pour assurer essentiellement l’éclairage. L’initiative, qui est le fait de la société française Sanisphère, a trouvé un écho favorable auprès de la mairie de ville de Yaoundé, résolument engagée dans la modernisation et la salubrité de la capitale. En effet, la matérialisation de ce projet est la démonstration que des solutions d’assainissement sans eau et innovantes existent et peuvent être mises en œuvre à Yaoundé.
Adaptées aux réalités locales, ces toilettes publiques fonctionnent sans eau, sans électricité et sans réseau. Elles font recours à une très faible maintenance technique, soit un seul passage par an. Elles ne se bouchent pas. En outre, elles sont peu coûteuses (totalement préfabriquées ne nécessitant pas de fondations, système compact de lavage des mains par microjets à partir d’eaux de pluie récupérées), confortables pour les utilisateurs, faciles et économiques à gérer en ne demandant que très peu de temps, elles rendent possible la valorisation agronomique sous-produits (urines hygiénisées principalement, riches en azote et phosphore).
A terme, ce dispositif innovant, qui devrait être dupliqué dans toute la ville et même le pays, va permettre de résoudre de manière efficace et durable les problèmes d’assainissement tout en créant des activités locales et en mettant en place une économie circulaire vertueuse (valorisation agricole des produits sortant). L’utilisation de ces toilettes publiques écologiques et autonomes est conditionnée par le paiement de 100 FCFA par passage.
Thierry Christophe YAMB
Source : Journal REPERES
