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USAGE DES FARINES LOCALES : Le Cameroun envisage introduire 15 % dans les produits de boulangerie

[abelainfo] - Cette réglementation qui sera applicable dans la fabrication des produits de boulangerie, pâtisserie et de biscuiterie, va rentrer en vigueur dès 2025. L’objectif c’est de promouvoir l’usage des farines locales et d’intensifier la production du manioc, de patate, ...

Dans le cadre de son Plan intégré d’import-substitution agro-pastoral et halieutique (Piisah) pour la période 2024-2026, le Cameroun cherche à améliorer la visibilité des produits « Made in Cameroon ». Pour atteindre cet objectif, le pays envisage d’élaborer une réglementation exigeant l’incorporation de 15% de farines locales dans les produits de boulangerie, de pâtisserie et de biscuiterie fabriqués sur le territoire camerounais. Cette réglementation devrait également être systématisée dans les marchés publics, selon le document publié par le ministère de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat).

Concrètement, il s’agit de mélanger 15% de farines locales avec de la farine de blé lors de la fabrication des produits. Ce pourcentage pourrait être augmenté en fonction de la capacité de production locale. Certaines boulangeries, telles que Dovv, Calfatas et Selecte, incorporent déjà entre 40% et 60% de farines locales dans leurs pâtisseries et beignets. Une réglementation officielle permettrait d’étendre cette mesure à d’autres points de vente à l’échelle nationale. Pour l’instant, peu d’informations sont disponibles sur l’avancement du dossier, mais le gouvernement vise une mise en œuvre de la réglementation en 2025, avec un budget prévisionnel de 100 millions FCFA.

Cependant, pour valoriser les farines locales dans les supermarchés, il est nécessaire d’augmenter au préalable la capacité de production et de transformation des tubercules en farine. À cet effet, un budget d’environ 12 milliards FCFA est prévu pour le développement de la filière manioc sur la période 2024-2026. De plus, la Plateforme des promoteurs des farines locales au Cameroun (Profacam) supervisera la construction d’unités de production et de transformation de farines locales panifiables (à base de patate, de manioc et de banane plantain) pour un coût d’environ 4,1 milliards FCFA.

La Une du journal LA VOIX DES ENTREPRISES, parution du vendredi 26 avril 2024.
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Si l’on peut espérer un engagement accru des producteurs pour obtenir des résultats grâce à cette mesure, ainsi qu’une réduction des importations de blé qui coûtent cher à l’État, une source proche du dossier contactée récemment par EcoMatin est plus pessimiste. Cette source met en garde contre la concurrence entre l’industrie et les ménages pour les tubercules comme le manioc, la patate ou les ignames, qui sont des produits largement consommés par les ménages. Cette situation pourrait éventuellement entraîner une augmentation des prix des denrées alimentaires.

Il convient de noter que le gouvernement a annoncé dès 2019 le projet pilote « Chaîne de valeur des farines locales panifiables au Cameroun », qui refait surface dans un autre contexte. Dans ce cadre, les autorités, notamment l’Agence des normes et de la qualité (Anor), devront relever un défi de taille : élaborer des normes pour les farines locales (manioc, plantain, banane plantain), comme le propose le Piisah, avec une échéance fixée à 2026.

La Rédaction

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