SANTÉ

– JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA SAGE-FEMME

– JOURNÉE INTERNATIONALE DE LA SAGE-FEMME

1 000 000 de décès de nouveau-nés par mois contre 196 000 chez les mères sont enregistrés en Afrique dûs à la pénurie de sages-femmes

Les chiffres ont été rendus publics par Dre Matshidiso Moeti, Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, lors de son adresse aux sages-femmes dans le cadre de la journée internationale de la sage-femme, célébrée le 5 mai 2022.

La question de la profession des sages-femmes en Afrique a été passée au scanner le 5 mai 2022, lors de la célébration de la journée internationale à elle dédiée à la sage-femme. Selon les statistiques, la situation de ces professionnelles de santé en Afrique est dramatique. Selon le rapport 2021 sur l’état de la pratique de sage-femme dans le monde, publié par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la Confédération internationale des sages-femmes et le Fonds des Nations Unies pour la population (Unfpa), la pénurie mondiale de personnel obstétrical atteint le chiffre de 900 000 sages-femmes et en Afrique, le manque est davantage prononcé. Selon des estimations, 75 % des besoins essentiels en soins de santé de la mère et en matière de santé reproductive sont satisfaits par les sages-femmes, mais il est préoccupant de constater que le chiffre comparatif est de 41 % seulement dans la Région africaine de l’OMS.

Et pourtant, les sages-femmes sont au cœur de la prévention des décès des mères et des nouveau-nés et de la prévention des mortinaissances. En investissant suffisamment dans la pratique de sage-femme, le rapport indique que 4,3 millions de vies pourraient être sauvées chaque année d’ici à 2035. Un constat particulièrement important pour la Région africaine de l’OMS, qui enregistre chaque année près de 196 000 décès de mères, auxquels s’ajoutent le décès d’un million de nourrissons de moins d’un mois.

Si la situation actuelle persiste, seuls 300 000 emplois de sages-femmes seront probablement générés dans les pays à faible revenu, et la pénurie de sages-femmes devrait atteindre le chiffre d’un million en 2030. De ce fait, la situation aura de graves incidences sur l’atteinte de la cible de l’objectif de développement durable qui consiste à faire passer le taux mondial de mortalité maternelle au-dessous de 70 pour 100 000 décès vivants d’ici à 2030. Les sages-femmes sont susceptibles de permettre à ce que l’on atteigne ces chiffres, car elles renforcent les soins de santé primaires, font office de point d’interconnexion essentiel entre les femmes et le système de santé et rendent la grossesse et l’accouchement à moindre risque et plus sûrs.

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D’après Dre Matshidiso Moeti, « Le bilan tragique des décès de mères et d’enfants dans la Région africaine recommande que des interventions urgentes soient mises en œuvre pour élargir la couverture des services obstétricaux et néonatals d’urgence et réviser la portée de la pratique dans le contexte d’un meilleur partage des tâches et d’une plus grande délégation des tâches afin de résorber la pénurie de sages-femmes. À l’OMS dans la Région africaine, nous travaillons en étroite collaboration avec nos États Membres pour améliorer la qualité des soins de santé de la mère et des soins de santé reproductive. Nous soutenons l’élaboration et la mise en œuvre de stratégies nationales visant à accélérer la réduction des maladies et décès évitables de la mère et du nouveau-né et à améliorer l’expérience des soins de chaque mère d’ici à 2030 ».

Au cours de la célébration de la journée internationale de la sage-femme, Dre Matshidiso Moeti a exhorté les gouvernements, les institutions universitaires, la société civile et les partenaires à investir dans l’éducation, le recrutement, la réglementation et la protection des sages-femmes. Un investissement destiné à augmenter le nombre de sages-femmes en Afrique contribuera à l’amélioration de la santé, à l’égalité des genres et à une croissance économique inclusive.

Raphael MFORLEM

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