DÉCENTRALISATION

– HYGIENE ET SALUBRITE : Hysacam croupit sous le poids de l’insolvabilité de la dette de l’État, estimé à 10 milliards de FCFA

– HYGIENE ET SALUBRITE

Hysacam croupit sous le poids de l’insolvabilité de la dette de l’État, estimé à 10 milliards de FCFA

Le non-payement des salaires du personnel est à l’origine de la grève initiée le 25 avril 2022 qui s’est étalée sur plusieurs jours, plongeant les sept collectivités territoriales décentralisées que compte le département du Mfoundi dans une insalubrité déconcertante.

10 milliards de FCFA environ, c’est le montant de l’ardoise que l’État du Cameroun doit à la Société d’hygiène et salubrité du Cameroun (Hysacam), structure en charge de la collecte des déchets sur l’ensemble du territoire. Le non-paiement de cette enveloppe à l’entreprise pour permettre à celle-ci de régler les salles de son personnel, est la cause de la grève initiée le 25 avril 2022 par les éboueurs. Une situation qui a plombé les sept collectivités territoriales décentralisées (CTDs) du département du Mfoundi dans l’insalubrité.

À en croire l’un de responsable de cette entreprise qui a souhaité garder l’anonymat, le gros souci de dysfonctionnement de l’entreprise, c’est l’insolvabilité de l’ardoise que doit l’Etat du Cameroun à Hysacam. « Lorsque l’Etat ne paie pas nos factures, cela crée des dysfonctionnements au sein de l’entreprise, induisant les dettes et le paiement tardif des salaires. À date, la masse salariale d’Hysacam haussier au tout d’un milliard de FCFA le mois. Pour ce qui est du carburant, nous consommons en moyenne 1 million de litres sur l’ensemble du réseau par mois. Lorsque l’État, partenaire majeur de l’entreprise ne règle pas nos factures, les salaires ne sont pas payés et le personnel rentre dans la grève comme ce fut le cas il y a quelques jours », indique-t-il.

En outre, le non-règlement de l’ardoise de Hysacam par l’État, n’induit pas seulement la grève du personnel, elle impact également sur les accords ratifiés avec les fournisseurs, et partenaires. L’entreprise se retrouve endettée, impossible pour celle-ci de régler ses factures de carburant ou encore d’éponger ses dettes vis-à-vis des entreprises automobiles chez qui elle s’offre les engins roulants et les pièces de rechange pour la maintenance de son parc automobile. L’État n’est pas la seule entité qui contribue à insolvabilité des factures d’hysacam. L’entreprise pointe également un doigt accusateur sur les collectivités territoriales décentralisées (CTDs). Celles-ci contribuent à plonger les activités d’Hysacam.

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Cette situation d’arrêt brutale du travail par le personnel d’hysacam devient de plus en plus récurrente. L’on se souvient encore que la capitale Yaoundé a fait face à la même situation, à quelques jours de l’ouverture de la CAN Total Énergies 2021 qui s’est déroulée au Cameroun du 9 janvier au 6 février 2022. Trois mois après ce triste souvenir, Yaoundé a à nouveau croupi sous le poids des ordures. Pour sortir de cette situation qui a mis en mal la capitale Yaoundé depuis le 25 avril 2022, l’État comme de coutume est venu en rescousse en permettant à Hysacam de régler en partie les arriérés de salaire de son personnel. Les éboueurs et les engins ont repris du service pour redonner aux sept arrondissements de Yaoundé, leur éclat dentant.

Même si l’entreprise a repris du travail, une question demeure : pour combien de temps ? Car il n’est indiqué nulle part que l’État a épongé sa dette 10 milliards FCFA environ, lors de l’action financière émise à l’endroit de l’entreprise pour qu’elle reprenne du service. Selon nos sources, les salaires du mois d’avril 2022 n’ont pas été réglés.

Raphael MFORLEM

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