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EXTRÊME-NORD : 19 morts dans un conflit intercommunautaire

EXTRÊME-NORD

19 morts dans un conflit intercommunautaire

Le département du Logone-et-Chari, est en proie depuis le 5 décembre 2021 aux affrontements entre les Arabe-Choa, les Mousgoum et les Massa.

C’est un conflit agropastoral dont le bilan s’alourdit. Le bilan provisoire de l’affrontement intercommunautaire entre les Arabe-Choa, les Mousgoum et les Massa est de « 19 morts, dont 18 Arabe Choa et un Mousgoum, et cinq blessés du côté Mousgoum. Ces affrontements se sont poursuivis dans des villages hors du Logone-Birni. Six villages ont été incendiés. Dans le département du Mayo Danay où cohabitent ces deux communautés, des boutiques appartenant aux Arabes Choa ont été mis-à-sac et incendiées », relate Zina Dalaina, sous-préfète du Logone-Birni.

En effet, c’est une dispute entre éleveurs Arabes d’une part et pêcheurs Mousgoum et Massa d’autre part dans les localités d’Ouloumsa et Mariam, situées à 3 km de la commune du Logone-Birni, qui est à l’origine de cette violence. Les blessés ont été transportés vers l’hôpital régional annexe de Kousseri. Le dispositif sécuritaire a été renforcé, le sous-préfet du Logone-Birni et son état-major ont effectué une descente le lundi 6 décembre dernier pour calmer les esprits mais sans succès. Selon les informations reçues, l’affrontement s’est étendu dans Villages Pouss et Maga, où toutes les boutiques des Arabes Choas ont été saccagées et brûlées par les Mousgoum. Selon une source à Logone-Birni, des Arabes Choa venus en grand nombre du Tchad entrent par petits groupes au Cameroun en traversant le Logone. Certains ont été interpellés dans les localités de Kabé-Miskilabo, Mallo et Masiska. Des populations de Sieba, Djelidjé, Leylo et Kinshasa traversent le Logone pour se réfugier au Tchad.

En plus des attaques des terroristes Boko Haram, la région de l’Extrême-nord est en proie aux conflits agropastoraux entre les communautés qui y vivent. En juin 2021, les Arabes Choas et Kotokos se sont affrontés pendant 3 jours, laissant aux carreaux deux morts, dont un chef de village Kotoko. Pour prévenir ces violences, le préfet du Logone-et-Chari, Jean Lazare Ndongo Ndongo, a pris un certain nombre de mesures. Notamment la mise en place d’un comité de gestion de crise composé de 20 membres (soit 10 membres de chaque communauté), dont la mission est « d’engager un dialogue franc et sincère entre Arabes Choas et Mousgoums ».

L’autorité administrative a également interdit la circulation des motocyclettes dans le département du Logone-et-Chari « entre 18 h et 6 h du matin » et ordonné le déploiement d’une unité de gendarmerie dans chaque village. Ces mesures ont été prises à l’issue de la « mission d’apaisement » menée le 14 août dernier par le gouverneur de l’Extrême-Nord, Midjiyawa Bakari, auprès des deux parties pour tenter de trouver une solution durable à ce conflit communautaire.

Fabrice BELOKO

Source : Journal REPERES
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