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GESTION DE LA SIC : près de 100 milliards FCFA de pertes enregistrées en 30 ans

[abelainfo] - Depuis 1994, la Société immobilière du Cameroun a accumulé des pertes financières considérables. Ces pertes sont principalement dues à la politique de maintien des loyers à un niveau très bas, décidée par le chef de l’État et du fait que la SIC doit assumer le paiement de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA), ce qui représente une charge supplémentaire importante pour l’entreprise.

La Une du journal LA VOIX DES ENTREPRISES parution du mardi 26 mars 2024. Obtenez la version numérique sur http://www.ekiosque.cm

Chargée de la gestion du secteur immobilier public, la Société immobilière du Cameroun (SIC), a enregistré des pertes financières importantes au cours des 30 dernières années. A en croire Ahmadou Sardaouna le Directeur général, ces pertes s’élèvent à environ 90 milliards de FCFA. Le DG souligne que nonobstant cette situation, le chef de l’État a maintenu une politique de maintien des loyers à un niveau très bas afin de permettre aux citoyens d’accéder à un logement abordable.

Dans de nombreux pays, les gouvernements se sont désengagés totalement de la gestion du secteur immobilier, mais au Cameroun, le chef de l’État a fait preuve de magnanimité en maintenant des loyers bien en dessous des prix du marché. Alors que les loyers dans le secteur privé peuvent atteindre 200 000 FCFA, à la SIC, ils sont fixés à 50 000 FCFA, avec une réduction supplémentaire à 25 000 FCFA pour les fonctionnaires. Cette politique engendre plusieurs conséquences dont la sous-exploitation des ressources de la SIC, des pertes financières, les difficultés de maintenance et d’entretien des immobiliers, créer des contraintes sur le développement de nouveaux projets immobiliers et engendre des manques à gagner importants.

La situation est d’autant plus préoccupante que la société doit également assumer le paiement de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA). Selon le Directeur général de la SIC, « le chef de l’État a décidé que c’est la SIC qui doit supporter cette charge fiscale, ce qui représente une perte annuelle d’environ 500 millions de FCFA. Cette somme comprend 300 millions de FCFA de TVA principale ainsi que 200 millions de FCFA de pénalités. Par conséquent, la SIC doit puiser dans ses propres ressources pour s’acquitter de cette obligation fiscale ».

Face à cette situation, la Commission technique de réhabilitation des établissements publics (CTR) a proposé deux solutions. La première consiste à augmenter les prix des loyers afin de couvrir les charges de fonctionnement de la SIC. La seconde suggère consiste à accorder des subventions pour permettre à l’entreprise de maintenir son exploitation. Ces mesures visent à remédier aux pertes financières croissantes de la société et à assurer la pérennité de l’entreprise dans la gestion du secteur immobilier public.

A coté de ces solutions, la SIC devrait également procéder à la rationalisation des coûts de fonctionnement, rechercher de financements supplémentaires, diversifier ses activités pour générer des revenus supplémentaires et renforcer ses partenariats avec d’autres acteurs du secteur immobilier, tant du secteur public que privé. Cela pourrait inclure des collaborations avec des promoteurs immobiliers, des institutions financières ou d’autres organismes gouvernementaux en vue de proposer des avantages mutuels, tels que le partage des coûts, l’accès à des ressources supplémentaires et l’optimisation des compétences et des expertises.

RM

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