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MICROFINANCES : Les établissements face aux défis de conformité

[abelainfo.com] - Bien que le règlement de la Cobac sur le contrôle interne soit entré en vigueur il y a 7 ans, de nombreux établissements de microfinance au Cameroun peinent encore à s'y conformer. Une situation qui s'explique par plusieurs facteurs, mais qui comporte des enjeux importants pour la pérennité et la performance du secteur.


Entré en vigueur en 2017, le règlement de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (Cobac) sur le contrôle interne dans les établissements de microfinance (EMF) vise à garantir la régularité et la sincérité des opérations, ainsi que la maîtrise des risques associés. Cependant, près de 7 ans après son entrée en application, ce dispositif réglementaire peine encore à être pleinement mis en œuvre par de nombreux EMF au Cameroun.

Selon les acteurs du secteur, plusieurs éléments expliquent cette situation. Tout d’abord, un manque de sensibilisation et d’appropriation des textes, notamment auprès des conseils d’administration qui doivent impulser la démarche. « Les réglementations ne sont pas assez connues de tous les acteurs, du sommet à la base. Il faut accentuer la formation et la vulgarisation pour que le personnel s’en empare », souligne Merlin Lemou Nzoupet, auditeur interne chez Mupeci.

Le coût de la mise en place d’un système de contrôle interne est également un frein important. « Cela nécessite des moyens financiers et des ressources humaines conséquentes. Il faut souvent faire appel à des experts, ce qui représente un investissement substantiel pour les EMF », poursuit Merlin Lemou Nzoupet.

Pourtant, les établissements qui ont réussi à se conformer à la réglementation en témoignent : les bénéfices sont nombreux. « Cela nous permet d’avoir une meilleure maîtrise de nos opérations au quotidien. Les différents niveaux de contrôle nous protègent, nous et nos clients. Au final, cela renforce la pérennité de l’entreprise », assure Aurélie Zogni Wadji, directrice de l’audit interne chez Focep SA.

Car le respect du contrôle interne est un gage de performance et de crédibilité pour les EMF. « Quand une institution est conforme, elle est plus productive, plus soucieuse de sa clientèle. Le contrôle interne vise à protéger les dépôts, le patrimoine, les biens. Cela se traduit par de meilleurs services aux clients, une meilleure sécurisation de leurs revenus, et une plus grande solvabilité et rentabilité de l’EMF », souligne David Kengne, promoteur de Microfinance Academy.

Malgré ces enjeux, aucune sanction n’a encore été prononcée par le régulateur à l’encontre des EMF en situation d’infraction. Mais les textes prévoient des mesures allant des mises en garde au retrait d’agrément. Un signal fort que le secteur devra prochainement prendre en compte pour se mettre en conformité.

S.N

Le respect du contrôle interne est un gage de performance et de crédibilité pour les Etablissements de Microfinances (EMF).

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