LUTTE CONTRE LE VIH/SIDA, LA TUBERCULOSE ET LE PALUDISME : 18 milliards pour sauver 20 millions de vies
La société civile, les organismes de lutte contre ces trois maux et les médias se sont réunis à Yaoundé le 8 septembre 2022, pour parler du bien-fondé de la 7e conférence de reconstitution des ressources du Fonds Mondial.
Du 19 au 22 septembre 2022 va se tenir aux États-Unis d’Amérique la 7e conférence de reconstitution des ressources du Fonds mondial. L’objectif c’est de collecter 18 milliards de dollars. Une cagnotte qui permettra de réduire le taux de mortalité du VIH/SIDA, de la tuberculose et du paludisme de 64 %, sauver 20 millions de vies supplémentaires d’ici quelques années ; éviter plus de 450 milles cas d’infection au VIH, tuberculose et paludisme ; renforcer les associations des jeunes et des femmes au regard de ce que leur implication est primordiale pour atteindre les résultats escomptés.
Pour parvenir à cet objectif, les pays, gouvernements, organisations non-gouvernementales et les partenaires au développement sont attendus à cette grande rencontre aux Etats-Unis initié par le Fonds mondial. Afin de collecter autant que possible les 18 milliards de dollars voire plus qui contribueront à venir à bout de ces trois maux qui minent la société.
Réunis à Yaoundé le 8 septembre sur invitation de l’ONG Impact Santé Afrique, il a été question de voir si le Cameroun est prêt à recevoir et à bien gérer sa cagnotte une fois que les fonds collectés seront redistribués aux pays nécessiteux. À ce niveau, le Cameroun fait face à des difficultés dans le management desdits fonds.
« La rupture des stocks des médicaments, le circuit d’approvisionnement aux niveaux des districts de santé assez long, la filouterie au niveau de l’achat des médicaments (un responsable de district décharge par exemple 100 000 FCFA pour l’achat des médicaments, mais se procure les médications de 60 000 FCFA.), les produits censés être donnés gratuitement aux populations vulnérables sont vendus dans les districts de santé… », renseigne un Agent de santé communautaire polyvalent (Ascp).
Ngbwa Avezo’o du Réseau des synergies contre les pathologies tropicales médicales (Resipat), relève quelques cas graves de la situation paludéenne du Cameroun. « En 2020, il y a eu une réduction d’au moins 40 % du taux du paludisme par rapport au chiffre de 2015. En 2017, l’OMS dit qu’il y a résurgence dans 11 pays dans le globe et le Cameroun en fait partie. En 2019, un rapport de l’OMS indique que la résurgence est passée de 11 à 15 pays et le Cameroun est toujours compté. Des chiffres qui indique que le Cameroun doit redoubler d’efforts dans la lutte contre le paludisme. Et pour y parvenir, le pays a besoin d’argent, par conséquent, le Cameroun a intérêt à se mobiliser. Surtout que sur 100 personnes qui décèdent dû au paludisme, au moins 60 sont des enfants de moins de 5 ans ».
La rencontre de Yaoundé à la veille de ce grand moment qui va se tenir aux Etats-Unis a également permis de rappeler aux donateurs nationaux et internationaux le bien-fondé de la mobilisation desdits fonds qui seront remis au Fonds mondial. Puis coordonnés dans les pays par l’Instance de coordination du Fond mondial au Cameroun (ICM), dans un souci d’assurer une appropriation desdits fonds par les bénéficiaires au Cameroun, a esquisse Dr Beng de l’ICM.
Comme d’autres pays, le Cameroun n’attend plus que la mobilisation massive des donateurs qui sont compris entre l’Etat du Cameroun, les organismes étatiques, les ONG, les entreprises et des individus pour que le quota des 18 milliards de dollars soit atteint. Et pour qu’en retour, le pays de Paul Biya puis en bénéficier d’une cagnotte considérable afin de venir à bout du VIH/SIDA, de la tuberculose et du paludisme qui déciment des vies.
Raphael Mforlem
