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LES MVEMBA Épisode 04 : Sainte nitouche mon œil

LES MVEMBA

Épisode 04 : Sainte nitouche mon œil

Abessolo Edith

Tout le monde n’a pas toujours ce qu’il mérite et sincèrement c’est quoi la définition d’une bonne personne si ce n’est celle qui donne l’impression de l’être.

D’accord, j’avoue on dit que le Saint-Esprit regarde au fond du cœur et moi je suis pour le sexe après le mariage, mais quand je parle de sexe c’est par la voie bénite. Sinon par derrière là même le train peut passer et par la bouche on peut faire autant de karaoké qu’on veut. Bon qu’on excuse un peu ma grossièreté, moi je suis une bonne Fang Beti et même si Dieu ne m’a pas donné le teint de ma mère, je sais quelle est ma valeur.

Moi : Lève toi tu pars dis donc !!! Faible aux fesses…

Le mec et moi on s’est rencontré au mariage de mon grand frère, bon comme je sentais que ça collait un peu j’ai décidé de lui donner. Le gars n’était pas contre le fait de prendre ça par derrière donc on a pris rendez-vous chap chap dans un endroit un peu neutre. Il ne faut en aucun cas que les membres de ma famille me voient sortir de l’hôtel, donc j’ai préféré m’exiler à Mbalmayo. Le gars même je ne connais pas son nom. Un maigrichon barbu, bien armé mais incapable d’utiliser ses moyens d’attaques. C’est vraiment wonteux…

Moi : Sors éeeh !!! Tu n’écoute pas ??

Lui : Je ne vais pas porter mon pantalon ?

Moi : Espèce de précoce. Tu es prématuré… Tu montes sur la femme, petit truc tu commences à crier comme la chèvre et tu as déjà versé. Tu es le lapin ? C’est vraiment wonteux !!!

Ils disent tous à la maison que j’ai hérité de la mal bouche de ma mère, mais si c’est aussi le cas pour ses dessous. Ça fait de Mme Mvemba une bonne Maman bokdeu bokdeu.

  Je ne dirai pas que le sexe est pour moi une priorité, mais plutôt un moyen échappatoire et surtout que mes pulsions sexuelles tordues je dois les éteindre.

J’ai connu l’homme pour la première fois, c’était à l’âge de 17 ans. Un grand de la terminale à cette époque, on parlait tellement de Sida et tout le monde avait peur de choper. En plus de cela à la maison mon père était tellement strict sur les relations amoureuses et surtout sexuelles. Il disait bien que si l’une de ses filles lui apportait une grossesse, il allait tirer sur elle et sur le bébé ou les chasser du chez lui. J’étais la première née donc je me devais d’être exemplaire… Mais en ce temps j’étais une adolescente et en plus d’être amoureuse, j’étais curieuse de savoir le goût que ça fait d’être pénétré. Mais la peur me glaçait. Je n’avais jamais entendu parler de fellation ou sodomie, c’était des termes vraiment étrange. Et même quand le grand avec qui j’étais m’avait proposé, je trouvais ça toujours absurde… Donc le trou par lequel les caca sortent, il veut introduire son épée dans la boue. J’étais ignorante et après plusieurs propositions j’ai fini par céder. Au départ c’était vraiment pénible et douloureux, mais finalement tellement j’ai fini par m’y faire que l’idée de le faire par devant ne m’enchante le moins du monde. On va me traiter de déchet ein !? Mais chacun a son péché, même si le mien est vraiment à part.

À la maison je suis la plus sérieuse et ça c’est un paramètre que tout le monde valide.

Je fais remonter ma jupe et je retourne chez nous… Comme si de rien n’était.

Arrivé à la maison, je trouve tout le monde qui s’active pour préparer la table. Aujourd’hui nous avons comme tous les fins du mois un repas en famille, c’est une coutume chez-nous. Brice est là

Moi : Donc finalement ils t’ont fait sortir de prison hein !?

Brice Ekambi : La prison ce n’est pas une bonne chose. Sincèrement non !? Je vais changer et cela une bonne fois pour toute.

Maman : C’est toujours la même chose que tu dis. Avec la tête comme le gland. Tu ne peux pas faire comme tes frères et essayer de te stabiliser dans un poste de l’entreprise… Non il faut toujours que tu sois dans tes airs, si tu n’es pas avec une femme dix fois plus vieille que toi, tu seras avec un enfant mineur. Vraiment c’est déplorable…

Brice Ekambi : Je vise la lune Maman. J’aime les extrémités. Je cherche la pleine maturité et aussi l’innocence. C’est une philosophie.

Maman : Ekambi tu vas encore fait pèh !! Je vais frapper la louche ci sur tes kilos de lèvres là… Toutes mes copines tu les a déjà couché et comment tu ne veux pas que j’ai honte de toi ?

Brice Ekambi sourit : Je pilote les avions Boeing c’est clair. Mais est-ce que toi tu peux comprendre.

Ma mère s’apprête à balancer un mot violent quand la porte du salon s’ouvre et les trois hommes valeureux entrent. Papa en premier, ensuite Dan et enfin Marcien. Mais sincèrement j’ai des frères que quand je vois je me vente… À part le fait que Brice soit un peu un genre, je le trouve beaucoup plus beau et cool que les autres.

Nina arrive de la cuisine avec une pile de plats. Elle passe devant son mari en lui souriant, celui-ci lui donne une claque aux fesses.

Maman : Pardon !! Pas à table devant les gens… Allez faire votre porno ailleurs.

Finalement nous nous asseyons tous. Marcien à la droite de Papa et Dan à sa gauche… Brice s’éloigne pour aller chercher son siège tout au fond. Le bruit de ses chaînes ne se cache pas. Ce garçon toujours à vouloir bien se saper, montre Rolex Daytona au poignet et quelques chaînes dorées au cou. C’est un délinquant et j’aime mon frère comme ça, même si apparemment je suis la seule à l’apprécier.

La belle Nina prend place en face de son époux… Enfin Becky, Rebecca notre toute dernière. Un vrai petit ange et d’une beauté inocente. On ne la sent presque jamais quand elle est là, toujours dans ses devoirs ou à s’assurer que tout roule à la société. Mon père lui fait un bisou au front en souriant avant qu’elle n’aille s’asseoir, c’est sa préférée je sais et il a totalement raison pour ce choix. Au moins elle ne fait pas de jeu d’acting.

Papa : Bernajar… Prie pour le repas.

Il aime m’appeler comme ça et moi ça m’énerve. C’est depuis le temps où je faisais ma catéchèse et que je me prenais pour la reine à cause du fait que je sortais avec le prêtre Bernard, il m’appelait Bernajar et mon père a tout de suite capté. S’il pouvait savoir la source de ce nom. Mais bon… Je suis la seule qui sait prier dans cette maison, donc au moins je sers à quelque chose.

Moi : Mettons nous dans la présence du Seigneur.

Tout le monde : Au nom du père et du fils et du saint esprit…

Moi : Seigneur nous te remercions pour ce repas que tu nous offres en ce jour béni. Sois remercié et béni pour ta grâce qui abonde sur notre maison. Donne à ceux qui n’en n’ont pas et continue de pourvoir pour notre famille en la gardant soudée… C’est au nom de ton fils Jésus que nous prions. Amen.

Tout le monde : Amen…

Papa : Belle prière ma chérie… Comme toujours. Si seulement Rebecca pouvait suivre la voie du Seigneur comme toi.

Rebecca Mvemba : Papa, tu sais que j’ai mieux à faire… Et de toute façon je ne suis pas catholique. Je suis pentecôtiste.

Papa : Quoiqu’il en soit… Bon appétit à tous.

Le bruit des cuillères et des fourchettes. Je regarde Maman guetter à gauche et à droite, c’est clair qu’elle attend des compliments pour son repas. Ça m’amuse mais je reste silencieuse sachant qu’elle va dire un truc juste après.

Maman : Genre ce que j’ai préparé là, c’est le poison ? Même dire que c’est bon vous dépasse ?

Papa sourit : Ooor ma beauté. Pardonne pour notre négligence. Tellement le repas était bon que personne n’a voulu s’arrêter pour dire le moindre mot… Tu as mis quoi dedans cette fois ? C’est comme si tu as préparé avec ton cœur, c’est méchamment délicieux.

Maman sourit : Il n’y a que toi. Sinon tes enfants ci toujours entrain de se goinfrer… Jamais à dire si c’est bon ou pas.

Marcien Etoga : C’est bon Maman, comme toujours. Est-ce que c’est nous qui allons encore te dire ça ? Chaque fois tu veux toujours qu’on te rappelle l’évidence.

Maman : Et toi… Quand est-ce que tu vas arrêter de manger sous ta mère pour enfin avoir une femme qui va te cuisiner de la bonne nourriture ? Tous les restaurants de la ville te connaissent… Pourquoi tu n’as pas invité Melvice ?

Marcien Etoga : Papa, il faut dire à ton épouse de me lâcher un peu avec cette histoire de mariage… C’est ma vie ou c’est la sienne ?

Maman : Tu dois parler à ton fils… Mvemba parle lui, parce que je me fais déjà passer pour le diable dans cette maison. Pourtant tout ce que je demande c’est le bonheur de mes enfants.

Papa : Chérie coco… Tout le monde n’a pas la même définition du bonheur non !? Wouèeeh.

Maman : Quoi ? C’est ce que toi tu dis… Tu l’encourage. Bon d’accord comme c’est comme ça chacun rentre manger chez-soi.

Moi : Éh Mama… Pas cette fois pardon, dans la paix.

Maman : Toi là je ne t’ai pas branché.

C’est toujours pareil à chaque repas, il y en qui sont le centre du sujet et les autres préfèrent rester silencieux… Mais gars ma mère ne peut pas parler et moi je me tais.

À suivre…

Une série de Steph.

Source : Chroniques Universelles

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