CROQUEUSE DE DIAMANT ( Revers de la médaille)

« Nous causions toute la nuit lui et moi sur des sujets alléchants qu’on avait bizarrement en commun. Les mélanges qu’on taxait de blasphème et ceux qu’on trouvait parfait. Max lui était extrêmement silencieux dans son coin et nous regardait, enfin bref me regardait sans détourner son visage, avec ce même sourire passionné que je devais à tout prix ignorer. »

Mr Gradel rit : C’est exactement comme la fois où j’étais à Coco Chanel à Paris.

_ Vous êtes déjà allé à Coco Chanel !? Pour de vrai ?

C’est avec une lèvre inférieure pendante et une bouche complètement ouverte que je m’adresse à Mr Gradel qui le prend de la façon la plus naturelle possible.

Mr Gradel : Oui quelques fois, et il n’y a pas que cette marque que j’ai eu à visiter. Justement j’ai même quelques échantillons de vêtements originaux de là.

« J’insistai alors pour qu’il me fasse voir sa spéciale collection. Il n’y avait rien de plus exceptionnel et en plus j’étais autorisé à prendre quelques photos pour mon blog. »

… Je regarde l’heure sur l’écran de mon portable et le résultat me fait pousser un cri étouffé en posant ma main sur la bouche.

_ 23 heures 45 minutes !!

Mr Gradel : Il se fait si tard !? C’est fou comme le temps passe vite, surtout quand le sujet de conversation a tout d’attraction.

_ J’aimerais vraiment rester encore plus. Allah le sait, mais il se fait super tard et ma sœur n’a pas de clé… S’il… S’il arrivait qu’elle rentre à la…

Mr Gradel avec un sourire : C’est bon, j’ai compris dès le début tu sais. Tu n’as pas besoin d’en faire tout un plat. Mais… Attends une seconde !!

Je ne comprends vraiment pas la raison pour laquelle il a interrompu sa phrase avant de disparaitre de la pièce à une vitesse folle sans prévenir. Inquiète, je regarde Max en lui posant des questions du regard… Il hausse les épaules en souriant. Je n’apprécie pas beaucoup ce suspense dans lequel je me retrouve. Par contre, j’ai dans la poitrine comme une boule d’émotion qui brûle et me fait sourire incessamment. De vrais vêtements de marque que j’ai touché du doigt…

Max : Tu es… Tu es tellement heureuse. Je savais bien que le fait que je te fasse venir ici te rendrait comme ça.

Je souris : Il faut dire que tu commences à me connaître. Qui aurait cru que derrière un mec comme toi se cachait un type aussi stylé que ton père… Le soin c’est son domaine de compétences.

Max : Ne me dis pas que tu as un faible pour mon daron.

Max exprime un sourire qui me fâche. Je suis choquée par une déclaration aussi abjecte venant de lui. Je le regarde méchamment et ne cache pas mon humeur.

_ C’est grossier de ta part. Tu sais faire une différence entre le fait de respecter quelqu’un qu’on apprécie et le fait de craquer sur quelqu’un !? C’est quoi ces idées grossières que tu m’injecte dans le cerveau ? Max c’est ton père !!

Max : Désolé ! C’est bon, c’était juste pour rigoler… Tu me connais, je suis le roi de la connerie. Mais je ne ferai plus un truc du genre.

Mr Gradel réapparaît au salon comme il est parti, c’est à dire comme un spectre. Mon attention se porte tout à coup sur le sac plastique boutique et apparemment de forte qualité qu’il tient dans sa main gauche…

Mr Gradel : Alors, ça se sucre dans mon dos les jeunes ?

_ Eu non en fait !! ( Je regarde Max)… Nous parlions de certains détails sans importance.

Max hoche la tête en tirant son sourire banane. Il n’est décidément jamais sérieux ce type.

Mr Gradel : Quoiqu’il en soit… Jenevah j’ai quelques présents pour toi et j’aimerais que tu les accepte.

Des présents !? Je suis un peu égarée je l’avoue. Mais ma curiosité beaucoup plus grande que ma méfiance, mes yeux brillent en croisant cet empaquetage totalement parfait. J’avale discrètement une gorgée de salive.

_ Mr Gradel. Je crois que ce que vous m’avez fait découvrir est déjà beaucoup trop suffisant… Parler encore de présents, je ne crois pas que je le mérite.

Mr Gradel : Et pourquoi pas !? Jenevah, dit-il avec attention. Écoute j’insiste, pour toi c’est une forte expérience qui te plaira et compte tenu de la relation que tu entretiens avec mon fils… Je voudrais te faire plaisir.

_ La relation !? En fait nous…

Mr Gradel : Disons plutôt que c’est un cadeau professionnel… Et que tu auras une dette envers moi.

Je préfère cela ainsi. Tout sauf ma dignité. Mettre ma relation même pas encore conclue sur le plateau pour m’acheter c’est beaucoup trop rabaissant… Pourtant en faisant passer les choses pour du professionnel, ça semble beaucoup plus… Bref!!

_ Si vous insistez…

Je prends son cadeau en me gardant de jeter un coup d’œil sur le contenu. Sur l’emballage il est écrit Calvin Klein « CK » c’est une marque que j’affectionne particulièrement. Qu’est-ce que cela pourrait bien être ? Des sous-vêtements femmes ? Des vêtements ? Des sneakers ? Enfin bref toutes les idées qui me viennent en tête me contentent les unes autant que les autres.

Mr Gradel : Pourquoi n’ouvrirais-tu pas pour voir de quoi il s’agit !?

Me faire prier après cette question !? Dans tes rêves !! En plus avec la pression que la curiosité m’infligeait.

Je dépose mon portable et j’ouvre le sac.

_ Un box de montre!? Dis-je en ouvrant grand les yeux. C’est une montre bracelet Calvin Klein ??

Cette montre je l’avais déjà vu sur le poignet de Lele Pons et aussi Megane the Stallione dans leurs clips vidéos. La qualité juste du box me laisse sans voix. J’essaye de contenir mon émotion qui m’envoie me balader…

_ C’est… C’est une vraie !?? Je…

Mr Gradel : À toi de constater… C’est l’une de mes préférées. Je la tiens à cœur comme ce diesel homme que je porte à mon poignet. Dommage que cette marque n’est pas la mienne.

_ Mr je ne peux pas accepter ce cadeau… C’est… C’est beaucoup trop pour moi !!

Mr Gradel : Tant que cela te fait plaisir Jenevah… Je veux que tu te sentes à l’aise parmi nous. C’est un plaisir je te promets. Par contre je crois que tu n’as pas encore tout déballé.

Dans le sac, je trouve au fond une écharpe dorée et des sneakers Nike. Comment il a su que j’aimais les baskets ? Je trouve aussi une petite gamme complète « poison ».

_ Mash’Allah!!!

Max éclate de rire tout à coup ; ce qui me réveille de mon fantasme. J’étais tellement emporté que je n’ai rien vu passer.

Mr Gradel : Tout ce que je te demande c’est d’en bien prendre soin et de les mettre en valeur pour l’évolution de ton blog… Ce que tu fais j’apprécie beaucoup et j’aimerais que plus tard nous puissions travailler ensemble. Pourquoi pas !? Si tu as assez de visibilité tu pourrais faire des publicités avec rémunération.

_ C’est compris Mr !!

Mr Gradel en souriant : Je préfère Gradel… Ou juste Elvis, comme Elvis Presley le musicien.

_ Par contre je ne m’y connais pas en musique. Dis-je en rigolant.

Mr Gradel : Je crois qu’il est temps pour toi de nous quitter, il se fait vachement tard. Maxime va t’accompagner en toute sécurité.

_ D’accord… Merci beaucoup.

Mr Gradel : Je retourne à mes occupations. Tu repasses quand tu veux Jenevah, c’est toujours un plaisir. Incessamment sous peu !!

C’est une façon classe de dire « à bientôt ».
Je me retrouve désormais seule au salon avec Max, toute étonnée en le regardant.

_ C’est quoi cette histoire ? Tu ne m’as jamais dit que ton père était « the prince ».

Max : Parce que tu n’avais pas besoin de savoir. Et si je t’ai fait le rencontrer ce n’est pas pour t’impressionner, c’est juste parce que je trouvais que vous aviez des choses en commun.

_ Tu te rends compte de tout ce qu’il m’a offert ? C’est dans l’ordre des millions si on les convertis en notre monnaie.

Max : À bon!? Je dirais donc un cadeau gracieux de bienvenue de sa part… Mon père il est comme ça.

_ J’imagine que c’est de cette même façon qu’il s’est comporté avec tes copines précédentes, question de les faire rester !!

Max : En fait… Tu es la première fille que je présente à mon père et je crois que c’est par un accès d’émotions qu’il se comporte autant bien avec toi. Il est maintenant sûr que son fils est capable de lui donner une lignée et faire perpétrer la descendance Gradel.

_ Ne vas pas vite en besogne Mr… Je ne suis pas votre propriété familiale. On s’entend bien toi et moi c’est tout !!

Max : Jenevah arrête de faire ta difficile et avoue enfin que voudrais une histoire avec moi… Tu ne crois pas que je mérite cela !?

Je ne dis rien sur le coup. Max soupire et me demande de le suivre… Nous allons jusqu’à la voiture et il m’ouvre en silence, j’entre et prend place. Son humeur me rend complètement mal à l’aise. C’est vrai que j’exagère quand même avec cette résistance de facette.

_ Max!?

Il se tourne vers moi. Je me jette sur ses lèvres sans réfléchir et je lui fais un long baiser sans la langue. Je sens ses mains qui veulent se refermer derrière mon dos… Mais je me retire immédiatement et je fixe nerveusement devant moi.

Max en souriant : Alors là c’est l’improviste à outrance. Drôle de façon de dire Oui.

_ Démarre on s’en va. Tsss!!

Je suis extrêmement stressée mais en même temps shooté à l’adrénaline, d’une part à cause de la relation que je vais devoir gérer pour une première fois et d’autre part à cause de ces cadeaux que je viens de recevoir… Je suis extrêmement pressée de voir à quoi cela pourrait ressembler sur moi. Mais avec Habiba qui se tague de tout ce qui ne lui appartient pas, je vais devoir bien cacher ce qui m’appartient.

Max : Alors comment tu trouves mon père ?

_ Il me fait un peu flipper… Mais c’est un homme bien je crois.

Max : Tu vas l’adorer. Je veux juste qu’on apprenne à se connaître, et je te promets qu’on ira tous les deux à ton rythme.

Max me regarde, je hoche la tête. Il pose sa main sur ma cuisse et par instinct je réagis négativement, il sourit et recommence… La chair de poule m’envahit, mais je laisse faire en serrant les dents.

Max : Tu as encore tellement à apprendre sur les relations amoureuses… J’espère juste pouvoir être à la hauteur de tes attentes.

_ Regarde devant toi au lieu de dire n’importe quoi.

Max rigole et se concentre sur le volant… Je sais que ça me fait passer pour une barge, mais c’est cette éducation que j’ai eu.

À suivre…