CROQUEUSE DE DIAMANT( Revers de la médaille)

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…

Je suis assise dans ma salle de classe en plein travaux dirigés, j’avoue que mes idées s’évadent un peu et je ne suis pas très concentré sur le sujet du cours.

« Clink »
Mon portable vient de signaler une nouvelle notification, je m’empresse de vérifier.

Numéro inconnu : Jenevah… C’est Gradel… Comment tu vas ?

J’écris : « Ça va et vous ? »

_ « Tu peux venir ? J’ai une surprise pour toi »

Une surprise encore ? En même temps le cours qu’on fait ne m’apporte beaucoup d’intérêt. Sans hésiter je me lève en ramassant mes affaires et je sors en silence par le fond de la salle.

Je continue à répondre à Mr Gradel.

_ « Une surprise vous dites? »

_ « Oui! ????. Et je peux être sûr à 100% que tu n’en reviendras pas de ce qui t’attend. »

Ma curiosité est à son paroxysme et mes yeux sont focus sur le téléphone, tellement je suis emportée que je trébuche sur une marche au point de presque tomber. Mon téléphone glisse de ma main pour se projeter sur le sol.

_ Wouèeeh !!!

Je m’exclame tellement fort que ça attire l’attention des personnes autour de moi. Je m’en rends compte et je me ressaisi… Avec hésitation je me rapproche de mon portable qui est retourné sur le sol. Ma prière est qu’il n’y ait aucune fissure.

En prenant enfin et en tournant, je constate le pire. Une grosse fissure sur l’afficheur qui s’est complètement noircit.

_ Il ne manquait plus que ça.

Au fond de moi j’ai la haine, pas contre la circonstance, mais contre ma maladresse maladive. Il ne suffisait que je sois juste un peu plus attentive… Mais voilà !! Au moins j’arrive à voir le message de Mr Gradel.

_  » Trouve moi au restaurant « la fourchette »  »

… Quelques temps après j’y suis.
En entrant par la grande porte, j’écoute quelqu’un m’interpeler. C’est Mr Gradel… Il est en compagnie d’une femme au crâne rasé avoisinant apparemment la quarantaine. Mais toute fraîche et surtout dégageant un aura de puissance… Je soupire avant d’aller les rejoindre. Mr Gradel est tout souriant et la dame aussi.

Mr Gradel : Jenevah… Assieds-toi je t’en prie, j’espère que je ne t’ai pas dérangé.

Je prends place : Non pas vraiment, c’est vrai que j’étais en cours. Mais il n’y avait rien de prioritaire à cet effet.

Je reluque la dame qui apparemment s’empresse de me connaître… Mr Gradel remarque tout de suite nos tires d’yeux.

Mr Gradel : Bon!! Je crois que je vais devoir passer aux présentations. Marquise je te présente Jenevah, celle qui a eu l’idée de confection du bustier que je t’ai montré.

Elle sourit grandement en hochant la tête. Sa peau soyeuse est presque parfaite, malgré son âge apparemment elle ne présente aucune irrégularité cutanée. Je me sens tout de suite portée par son parfum fort et léger à la fois, le collier exotique qu’elle porte sur sa poitrine plate et presque visible.

Marquise : Enchanté Jenevah… What a awesome name by the way. I’ve Never heard it before.

Je regarde Mr Gradel avec ma mine d’egarée pour qu’il me traduise ce qu’elle vient de dire. Son accent anglo-saxon n’est pas du tout africain.

Mr Gradel : Marquise dit que tu as un très beau nom et qu’elle ne l’a jamais entendu auparavant.

Je hoche la tête : Ah d’accord !!

Jusqu’ici je ne sais pas la raison de ma venue ici, juste les maigres informations que j’ai eu de part les présentations.

Mr Gradel : Marquise est styliste et grande faiseuse de mode en Angleterre.

Enfin les choses s’éclaircissent !! Du coup je me souviens de ce visage qui me revient en tête. Je crois l’avoir déjà vu sur un magazine. « Vogue fashion ? » « Elle? »… Bref quelque chose de somptueux. Ce Mr Gradel ne cessera jamais de m’épater. Je me sens à présent intimidée par cette haute personnalité.

Mr Gradel : Marquise est passé au Cameroun pour un sommaire de mode et nous avons travaillé ensemble sur un projet futur. Et il s’avère que ton travail l’a beaucoup plu Jenevah… Elle a extrêmement apprécié le design que tu as ajouté sur la pièce. En plus de cela je lui ai parlé de tes performances en tant que styliste et aussi de ton blog. Bref elle a juste aimé ton histoire et ton parcours.

_ Qu’est-ce que je suis sensé comprendre ? Je demande en étant complètement perdu.

Mr Gradel regarde son homologue et tous les deux sourient sournoisement comme s’ils s’apprêtaient à m’annoncer une nouvelle extraordinaire.

Mr Gradel : Je laisse Marquise te parler, je crois qu’elle le ferait mieux.

_ D’accord. Dis-je en regardant la dame.

Marquise : Alors, comme l’a dit Gradel j’étais de passage au Cameroun quand j’ai eu cette onde de choc en tombant sur tes travaux. J’ai vu quelques unes de tes créations et aussi tes dessins. Au départ je restais un peu sceptique à l’idée de porter mon attention sur toi… Mais grâce à ton parrain ici présent j’ai voulu être un peu plus curieuse, et sincèrement j’ai été époustouflée. En plus tu es une influenceuse et je sais que tu mérites tellement de visibilité vu tes compétences actuelles sans formations suivies.

Toute cette déclaration est belle à entendre, mais ce dont j’ai besoin c’est qu’elle chute et que je puisse avoir une idée claire sur son intention. Je m’impatiente, mais je fais l’effort de rester silencieuse et attentive.

Marquise : Je voulais te proposer un contrat de professionnalisation. Je veux que tu sois ambassadrice de notre label « Burberry ».

_ Un contrat !!!!???

Ces paroles ont éclatés de ma bouche sans ma permission. Mais c’est comme un rêve et un fake. J’essaye de trouver jusqu’ici où est l’arnaque et surtout quand est-ce qu’on va me pincer pour que je me réveille de ce rêve étoilé.

Marquise en souriant : Oui… Un contrat. Un contrat qui sera rémunéré en fonction de…

_ Attendez!! Attendez je vous en prie… Vous êtes entrain d’insinuer que vous avez l’intention de me faire porter de la Burberry gratuitement !! Et en plus de cela vous voulez me payer !!!!

Mr Gradel éclate de rire en se tapant dans les mains.

Mr Gradel : J’avoue que moi aussi à ta place j’aurais réagi exactement comme toi. En rendant une personne ambassadrice d’une marque, c’est une façon de faire indirectement la publicité de cette dernière… Et même si la marque Burberry est en vogue sur le continent Européen, ce n’est pas le cas ici chez nous en Afrique. Ce n’est pas pour rien que la compagnie t’a ciblée… C’est justement parce qu’il y a des personnes qui savent voir l’étoile même quand elle ne brille pas encore.

Marquise : Et j’aimerais ajouter ceci… Tes publications sur ton blog Instagram seront directement partagés sur notre blog à nous, je crois que ça te ferait plus d’abonnés en instance.

Je me lève de mon siège précipitamment. Je regarde Mr Gradel avec aucun semblant de contentement. Son sourire se coupe direct!!

_ Mr… Je peux vous parler seul à seul à l’extérieur ? S’il vous plaît.

Mr Gradel : D’accord.

Je m’avance devant pendant qu’il rassure Marquise avant de me suivre à l’extérieur. Il arrive après moi avec son sourire du départ.

_ Qu’est-ce que tout ceci veut dire ??

Mr Gradel : Que le destin frappe à ta porte et que ta réussite te sourit.

_ Non!! Je parle surtout de cette affaire de parrainage. Depuis quand vous êtes mon parrain ?

Mr Gradel : Jenevah ne t’emballe pas. Il n’y a aucune ambiguïté là dedans. C’est juste une façon d’appeler un encadreur ou un aînée en entreprise.

_ Je ne comprends pas !! Pourquoi moi ? N’y a-t-il pas d’autres filles plus talentueuses que moi, qui attendent ce genre d’opportunités pour pouvoir se voir exploser ? Je n’ai rien demandé à la base.

Mr Gradel sourit : La chance a ses choix ma chère. Certes elles se bousculent pour avoir ta place. Mais c’est toi que la chance a choisi… Toutes les conditions ont été réunies pour que tout soit à ton avantage.

_ Et mes cours !!

Mr Gradel : Écoute. Comme je te l’ai dit la dernière fois, tout ceci ne reste qu’une option. Tu peux tout simplement refuser et te voir passer près de ta chance d’être une personne influente… Ou alors suivre ton destin pour passer à autre chose. Tu es une grande fille et les décisions tu peux déjà les prendre.

Je jette un coup d’œil par la vitrine et je vois Marquise qui manipule son téléphone en nous attendant.

_ Tout ça… Tout ça c’est tellement brusque pour moi. On est entrain de parler de « Burberry » la Super marque.

Mr Gradel hoche la tête : Jenevah. Je sais que tu as peur et tu te poses des questions. Mais s’il y a une chose que j’ai apprise c’est de ne jamais laisser mes peurs se mettre en travers de mon chemin pour le succès. D’ailleurs, tu as toujours aspiré à la réussite non!? Pourquoi dès que tu as une opportunité de te démarquer tu tremble autant ?

_ Les choses ne sont pas aussi simples Mr… Je suis musulmane et il y a un certain nombre de paramètres et de principes que je ne peux pas violer.

Mr Gradel : Cette raison était celle de plus qui a motivé Marquise, vu que tu pourrais adapter la mode à ta religion et ta culture… Jenevah sois réaliste et surtout logique. L’université ne te donnera jamais les moyens nécessaires pour atteindre le sommet de tes objectifs.

Il a raison !! Mais…

Je soupire : Je peux prendre du temps pour réfléchir ?

Mr Gradel : Bien-sûr !! Tout ne tient qu’à toi Jenevah. Mais sache que dans ce genre d’occasion le temps est compté et plus tu prends du temps, plus tu prends le risque de t’écarter de l’axe. Puisque le terrain est sollicité par tellement d’autres personnes.

_ Et vous serez mon guide si jamais j’accepte ce contrat. Je ne m’y connais pas vraiment… Je n’ai pas envie de m’introduire dans des pièges.

Mr Gradel : Si tu veux… Alors, on retourne à l’intérieur ?

Je regarde encore Marquise qui est toujours assise, tellement patiente.

Je regarde mon portable pour lire l’heure.

Mr Gradel : Il est fissuré ? C’est énorme ça.

_ C’est juste un petit accident que j’ai fait tout à l’heure… Mais c’est rien de grave, je vais trouver un moyen de réparer.

Mr Gradel : Il faudra qu’on te trouve un nouveau portable. Surtout si tu dois prendre des photos pour les publicités.

Je hoche la tête en lissant mes cheveux en arrière. Je soupire une fois de plus…

_ D’accord entrons.

Nous entrons tous les deux et je m’assieds à ma place.

Mr Gradel : Jenevah demande une période pour réfléchir.

Marquise : Sans souci. Mais soyez bref… Nous vous attendons.

Elle me tend un carton doré, c’est une carte de visite personnalisée et jolie, on dirait un diplôme mais à miniature. Je prends en la remerciant et nous continuons le dîner en parlant sur le sujet qui nous unit… Cette expérience est fastidieuse et je me sens comme emportée par la brise des hauteurs.

À suivre…