IMPORTATION DU POISSON : le Cameroun va réduire de 15 % ses coûts d’ici 2025
[abelainfo] - Dans le cadre du Plan intégré d'import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026, le Cameroun s'est fixé pour objectif de réduire sa dépendance aux importations de produits de la mer d'ici 2025. Cette initiative permet d’améliorer la balance commerciale du pays et nécessitera la mise en œuvre de réformes structurelles et d'actions spécifiques dans le secteur de la pêche.
Le Cameroun prévoit de réduire de 15 % sa dépendance aux importations de produits de la mer d’ici 2025, par rapport à un niveau de dépendance de 31 % en 2021, selon le Plan intégré d’import-substitution agropastoral et halieutique (Piisah) 2024-2026. Selon les données de l’Institut national de la statistique (INS), le pays a dépensé 761,2 milliards FCFA pour importer 1 043 916 tonnes de poissons de mer congelés entre 2018 et 2022. En 2022, il a importé 241 933 tonnes de poissons pour un coût de 202,6 milliards FCFA, ce qui représente 4,1 % des importations totales du pays évaluées à 4 911,3 milliards FCFA.
Cette initiative vise à réduire les importations de poissons afin d’améliorer la balance commerciale du pays, qui est déficitaire depuis plus de cinq ans. Toutefois, pour atteindre cet objectif, des réformes structurelles et des mesures spécifiques devront être mises en place. Le Piisah, publié par le ministère de l’Économie, propose plusieurs mesures, notamment la révision des textes législatifs et réglementaires régissant l’aquaculture et la pêche, la construction d’infrastructures de conservation et de stockage, l’acquisition d’infrastructures de transport des produits halieutiques, le développement et l’aménagement des bassins de production, ainsi que le soutien à l’installation des acteurs de la pêche et de l’aquaculture.
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Actuellement, la production nationale de poisson est insuffisante pour répondre à une demande estimée à plus de 400 000 tonnes. La production devrait augmenter progressivement, passant d’environ 230 000 tonnes en 2023 à 324 250 tonnes en 2025. Cependant, même avec des prévisions de 450 530 tonnes en 2030, le pays restera dépendant des importations à hauteur de 3 % si les mesures proposées ne sont pas effectivement mises en œuvre.
La société Congelés du Cameroun (Congelcam), détenue par l’homme d’affaires Sylvestre Ngouchinghe, domine le marché des importations de produits de la mer avec une part de 80 %, probablement en raison de sa longévité depuis sa création en 1994. Les six autres importateurs se partagent les 20 % restants. Les principaux pays d’importation de ces denrées sont la Mauritanie, le Sénégal, l’Argentine, la Chine, le Vietnam, le Maroc et le Brésil.
Le secteur de la pêche industrielle au Cameroun a encore du chemin à parcourir. En 2021, la production nationale s’élevait à 223 400 tonnes, dont seulement 12 300 tonnes provenaient de la pêche industrielle, tandis que la pêche artisanale maritime représentait 173 300 tonnes, l’aquaculture 8 200 tonnes et la pêche continentale 236 000 tonnes.
A.B
