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VIE CHÈRE : le Cameroun enregistre un taux au-dessus de la moyenne

[abelainfo] - Bien que la Banque des États de l'Afrique centrale (Beac) ait renforcé depuis fin 2021 sa politique monétaire restrictive, l'inflation au Cameroun est restée à un niveau élevé, dépassant largement la norme fixée par les pays de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cemac).

Entre avril 2023 et avril 2024, le taux d’inflation au Cameroun a atteint une moyenne de 6,3 %, selon les données de l’Institut national de la statistique (INS). Ce niveau est plus du double du seuil de tolérance de 3 % défini par les critères de surveillance multilatérale des pays de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et République centrafricaine).

Néanmoins, cette hausse de l’indice des prix à la consommation finale des ménages représente une légère décélération par rapport à l’année 2023, où le taux d’inflation avait atteint 7,4 %. Celui-ci correspondait alors au troisième niveau le plus élevé enregistré au Cameroun au cours des 29 dernières années, après les pics de 32,5 % en 1994 et de 9 % en 1995, consécutifs à la dévaluation du FCFA.

Selon les analyses de l’INS, la hausse des prix a été principalement tirée par la progression de 8,7 % des produits alimentaires et de 15,7 % des coûts du transport. L’augmentation des prix des pains, céréales, légumes, poissons et fruits de mer, ainsi que l’ajustement à la hausse du prix des carburants le 3 février 2024, expliquent ces tendances.

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Or, malgré ce contexte inflationniste persistant, la politique monétaire restrictive menée depuis fin 2021 par la Banque centrale des États de l’Afrique centrale (Beac) semble avoir eu peu d’impact. Celle-ci a en effet renforcé ses mesures de retrait de liquidité du système bancaire, dans le but de réduire la part de l’inflation d’origine monétaire.
Selon la Beac, seuls 20 % de l’inflation actuelle seraient liés à des facteurs monétaires. Le reste s’expliquerait par des chocs d’offre, notamment sur les produits alimentaires et les carburants, des facteurs sur lesquels la politique monétaire a peu de prise.

Face à cette persistance de l’inflation à un niveau élevé au Cameroun, les autorités devront probablement envisager d’autres leviers d’action, au-delà de la seule politique monétaire restrictive mise en œuvre par la Beac depuis plus de deux ans.

Raphael Mforlem

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