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COLLOQUE INTERNATIONAL SUR LA VIABILITÉ FINANCIÈRE DES SOCIÉTÉS D’EAU EN AFRIQUE : Clap de fin et cap sur les recommandations pour une bonne gestion d’Eau Non Facturée

Sous la présence remarquée du Ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, le Colloque International sur la viabilité financière des sociétés d’eau en Afrique a pris fin le 27 janvier 2023. Retour sur les contours de cette rencontre.

Experts internationaux, directeurs généraux des compagnies africaines d’eau, partenaires de la filière, bailleurs de fond internationaux, tous se sont retrouvés autour de la table. Objectif majeur, le partage des bonnes pratiques en matière d’Eau Non Facturée (ENF).

Alors que la Banque Mondiale situe les pertes en eau à près de 32 milliards de mètres cube par an, le Cameroun ainsi que les autres Etats africains n’échappent pas à cette règle; d’ailleurs les pertes étant les plus observées au sein du continent en moyenne 60% de pertes dues à la vétusté des équipements, des raccordements illicites sans mettre en berne le vols multiples. Si les mêmes causes conduisent les mêmes effets à l’échelle continentale, le Cameroun n’est pas à l’abri de ce marasme, d’ailleurs le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba l’exprime à suffisance dans son allocution de clôture, « le sous secteur de l’eau au Cameroun comme dans la plupart des pays d’Afrique subsaharienne fait fasse à un système de perte d’eau dans le réseau, sur une capacité installée de 854 580 m3 jour, la Camwater affiche un taux de perte de plus de 100 millions de m3 par an, soit plus de 37 milliards francs CFA en perte technique et commerciale ».

En effet, une opération mathématique permet de comprendre que sur 100000 m3 d’eau produit, la Camwater recouvre en moyenne 45% contre plus de 53% de pertes liés au vandalisme des installations, le vol des compteurs et autres ; toute cette masse d’eau perdue, la traçabilité dévient difficile et cela rentre donc dans le cadre de l’Eau Non Facturée.

Saluant la réussite de ces assises, le Directeur Général de la Camwater, Blaise Moussa appelle à des mécanismes de financements qui n’implique plus seulement les Etats comme acteurs providentiels, mais invite également les structures en charge de l’eau, à penser à s’auto financer via des ressources propres tout en prenant en compte les potentiels dons et financements des bailleurs de fonds internationaux.

De ce décor assez inquiétant ; de concert avec ses pairs africains, Blaise Moussa, Directeur Général de la Camwater par ailleurs Vice-président de l’Association Africaine de l’Eau, promoteur de ce conciliabule de Yaoundé,; a posé les jalons des mécanismes à mettre en œuvre pour la maitrise des pertes commerciales, techniques et des fraudes sur le réseau d’eau potable, afin que les entreprises d’eau en Afrique jouissent d’une bonne viabilité financière. Structurés autour de plusieurs grands axes majeurs, les résolutions de Yaoundé prennent en premier plan le cadre technique.

Premièrement, Il sera désormais question de la sectorisation des réseaux pour mieux intégrer la conception des nouveaux projets ; l’accompagnement des sociétés d’eau pour améliorer les performances et l’efficience avec en toile les diagnostics, les audits et plan d’actions sous l’expertise de l’Association Africaine de l’Eau ; l’usage du calcul hydraulique afin de reconfigurer et redimensionner les canalisations des réseaux d’eaux existants au préalable. Ensuite, il conviendra de digitaliser les systèmes de management à travers l’optimisation et l’amélioration des conditions de travail par le canal d’outils innovants et performants.

Autres recommandations évoquées, apporter des solutions d’ordre commerciales notamment la mise sur pied d’un système efficace de comptage et de facturation intelligente, une digitalisation des activités, qui prend corps de la production à la commercialisation de l’eau; la rotation régulière du personnel de la chaîne de facturation constitue également une mesure commerciale adéquate, l’idée étant de briser tout schéma de trafic de données et de factures.

Dans le cadre des partenariats avec les communes, les résolutions du colloque entendent mettre en œuvre la collaboration active des communautés territoriales décentralisées afin qu’elles servent de fil de sensibilisation auprès des populations car le cadre juridique sera renforcer afin de lutter grandement contre les abus multiples sur les réseaux d’eau et les fraudes massives. Alors que le cadre infrastructurel de ces assises prône la mise sur pied des solutions durables, les participants se sont accordés sur le privilège à donner à l’installation des compteurs dans les domiciles/concessions pour résorber au système de connexions illicites sur le réseau de distribution.

En bref, toutes ces résolutions trouverons un écho favorable si et seulement si le citoyen lambda comprend la portée car, il est aussi question de renforcer l’infrastructure mentale et morale des consommateurs pour une meilleure équité ; un concept qui manifeste au mieux la citoyenneté.

Alors que le prochain rendez-vous est prévu en Côte d’Ivoire au cours du mois de Février 2023, le Ministre de l’Eau et de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba remerciant tous les participants venus des pays frères et amis, n’a pas manqué de rappeler au Directeur Général de la Camwater qu’il peut compter sur son soutien indéfectible, car Blaise Moussa incarne grandement cette maxime du manager anglo-saxon « The right Man at the right place ».

Source : Cameroun Eco Business

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