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VIOLENCES SÉCES- SIONNISTES DANS LE NORD-OUEST ET LE SUD-OUEST : 700.000 enfants sevrés d’école

VIOLENCES SÉCES- SIONNISTES DANS LE NORD-OUEST ET LE SUD-OUEST

700.000 enfants sevrés d’école

Le constat résulte d’une récente étude de l’organisme humanitaire des Nations Unies (Unocha), rendue publique le 2 décembre 2021.

Le crime contre l’éducation s’accentue dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. En effet, plus de 700 000 enfants sont directement impactés par la fermeture d’écoles en raison de violences perpétrées par des bandes armées sécessionnistes dans ces deux régions anglophones du Cameroun. Les attaques contre l’éducation, à savoir le saccage des établissements scolaires, les meurtres des élèves et des enseignants, les enlèvements, le harcèlement des personnels sont à l’origine du non fonctionnement de plusieurs écoles.

En visite au Cameroun, le secrétaire général du Conseil norvégien pour les réfugiés, Jan Egeland, et la directrice de l’éducation Yasmine Sherif ont appelé à la fin des attaques contre l’éducation. Cette dernière regrette que « c’est l’une des crises humanitaires les plus complexes au monde aujourd’hui. Les enfants et les jeunes doivent fuir leurs maisons et leurs écoles. Ils sont menacés de violence et d’enlèvement, et sont forcés de se marier dès leur plus jeune âge et enrôlés dans des groupes armés ». Ces émissaires recommandent « un soutien urgent des donateurs pour répondre à cette crise oubliée. « Nous appelons au respect des droits de l’homme et à l’adhésion aux principes du droit international humanitaire et de la Déclaration sur la sécurité dans les écoles, et aux partenaires de redoubler d’efforts pour que tous les enfants et adolescents puissent retrouvez la sécurité, la protection et l’espoir qu’offrent les environnements d’apprentissage de qualité », indique le rapport rendu public par Unocha. Deux écoles sur trois sont fermées dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, selon l’organisme onusien, qui précise par ailleurs que les bandes sécessionnistes sont les principales responsables de cette situation.

Le 24 novembre, le lycée bilingue d’Ekondo Titi, dans le Sud-Ouest, a été «le théâtre d’attaques meurtrières par des individus non identifiés. « Trois élèves ont été tués par balle. Une enseignante, blessée, est aussi morte sur le chemin de l’hôpital », a confirmé Roger Kaffo Fokou, secrétaire général du syndicat national autonome de l’enseignement secondaire (SNAES). Un récent confinement imposé par un groupe armé, du 15 septembre au 2 octobre dernier, a limité l’accès aux services de base, notamment la santé et l’éducation. Au cours de la période, OCHA a signalé une série d’attaques dans le Nord-Ouest. Huit élèves ont été kidnappés et les doigts d’une fille ont été coupés après avoir tenté d’aller à l’école. Cinq directeurs d’écoles publiques ont également été kidnappés, dont un qui a été tué. Pendant la trêve, toutes les écoles et les espaces d’apprentissage communautaires ont été fermées, à l’exception de certaines écoles dans quelques zones urbaines qui fonctionnaient à moins de 60% de leur capacité. Environ 200000 personnes n’ont pas reçu de nourriture en raison de l’interruption des activités humanitaires.Le confinement et l’insécurité ont contraint les agences des Nations Unies et les organisations d’aide dont le Conseil norvégien pour les réfugiés- à suspendre temporairement l’acheminement de l’aide vitale aux personnes dans le besoin dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Jan Egeland regrette : « mettre un cartable sur le dos ne devrait pas faire de vous une cible. Pourtant, les enfants d’ici risquent leur vie chaque jour juste en se présentant à l’école. La méga-urgence de l’éducation au Cameroun a besoin d’une attention internationale, et non d’un silence complice du monde extérieur ». « Le Cameroun est l’une des crises les plus oubliées au monde et s’est classé dans les deux premiers de la liste du Conseil norvégien pour les réfugiés des crises de déplacement négligées trois années de suite. Tant que la communauté internationale n’intensifiera pas son soutien et son engagement diplomatique, les enfants continueront à payer le plus lourd tribut à la violence », reconnaissent les visiteurs.

Pour faire face à ces multiples urgences, aggravées par le Covid-19 et les impacts du changement climatique, Education Cannot Wait (ECW) – le fonds mondial des Nations Unies pour l’éducation dans les situations d’urgence et les crises prolongées – travaille en étroite collaboration avec les agences des Nations Unies, le Conseil norvégien pour les réfugiés et partenaires de l’éducation de la société civile pour construire un programme de résilience pluriannuel au Cameroun ECW contribue à hauteur de 25 millions de dollars (environ 12 500 000 000 FCFA) sur trois ans et appelle d’autres donateurs à combler le déficit estimé à 50 millions de dollars (environ 25 000 000 000 FCFA). Lorsqu’il sera entièrement financé, le programme fournira à environ 250 000 enfants et adolescents un accès à des environnements d’apprentissage sûrs et protecteurs dans les zones les plus touchées. Le programme s’appuie sur l’impact de la première intervention d’urgence en cours de l’ECW au Cameroun. Annoncé en mai, l’investissement vise à garantir aux enfants réfugiés fuyant la République centrafricaine, un accès à des environnements d’apprentissage protecteurs et de qualité.

Fabrice BELOKO
Source : Journal REPÈRES
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