CONTRÔLE DES ASSURANCES AUTOMOBILES : les compagnies appelées à profiter de cette aubaine pour booster leurs ventes
[abelainfo] - Le ministère des Finances et l'Association des sociétés d'assurances du Cameroun (Asac) s'apprêtent à mener une vaste opération de contrôle des polices d'assurance automobile sur le territoire national. Une opportunité pour les structures d'assurances d'accroître leur chiffre d'affaires.
Dans une correspondance adressée le 7 juin 2024 aux directeurs généraux des compagnies d’assurances opérant au Cameroun, le président de l’Asac, Thierry Kepeden, les exhorte à tirer pleinement parti de l’opération de contrôle à venir des attestations d’assurance automobile. Bien que la date précise n’ait pas encore été communiquée, cette initiative, menée conjointement par la Direction des assurances du ministère des Finances et l’Asac, vise à traquer les automobilistes roulant sans assurance valide ou avec de faux documents.
« Conformément à la réglementation, les véhicules en infraction seront systématiquement mis en fourrière. Nous vous invitons à capitaliser sur cette opération de contrôle afin de capter le maximum de souscriptions qui convergeront vers nos points de vente », indique le responsable de l’association professionnelle.
Selon les chiffres publiés par l’Asac en 2023, l’assurance automobile représente le segment phare de l’assurance non-vie au Cameroun, pesant plus de 67% du chiffre d’affaires global du secteur. Cette même année, le CA de la branche automobile s’est établi à 60,6 milliards FCFA, soit 22,2 % du CA total du marché des assurances estimé à 272,5 milliards FCFA.
« C’est un marché très porteur pour les compagnies, d’autant que le taux de pénétration de l’assurance automobile reste encore faible au Cameroun comparé à d’autres pays de la sous-région. Cette opération de contrôle va permettre de capter de nouveaux clients et d’accroître sensiblement les souscriptions », fait valoir un analyste du secteur sous couvert d’anonymat.
En effet, malgré la domination de l’assurance automobile, les résultats des assureurs dans cette branche pâtissent encore de nombreuses infractions. Selon les estimations de l’Asac, seuls 60 % des véhicules en circulation seraient couverts par une assurance valide. Le reste circulerait soit sans aucune assurance, soit avec de faux documents.
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« Cette opération va permettre de résorber une partie importante de ces infractions et d’augmenter significativement le taux de pénétration. C’est une aubaine pour les compagnies qui peinent à dégager des marges satisfaisantes dans cette activité très concurrentielle », fait observer une source.
Au-delà des nouvelles souscriptions attendues, l’opération devrait également générer des recettes supplémentaires pour les assureurs à travers les amendes infligées aux automobilistes en infraction et les frais de fourrière. Des ressources bienvenues pour redresser la rentabilité de leurs activités d’assurance automobile.
Pour tirer pleinement parti de cette opération, les compagnies d’assurances devront toutefois s’organiser et investir dans des campagnes de communication et de marketing ciblées. L’objectif sera d’attirer le maximum de nouveaux clients vers leurs réseaux de distribution directs (agences, bureaux) et indirects (courtiers, réseaux partenaires).
Outre ces investissements marketing, les compagnies devront également s’assurer d’avoir des stocks suffisants de contrats d’assurance automobile, de former adéquatement leurs équipes commerciales et d’optimiser leurs processus de souscription pour absorber efficacement le surcroît d’activité attendu.
Au final, cette initiative de contrôle des attestations d’assurance automobile constitue une opportunité gagnante-gagnante pour l’ensemble des parties prenantes. Pour les pouvoirs publics, elle permettra de faire respecter la réglementation en vigueur et de réduire les incidents liés à la circulation de véhicules non assurés.
Pour les assureurs, elle représente une aubaine pour booster leurs ventes, améliorer leur rentabilité et renforcer leur leadership sur ce marché stratégique. Quant aux automobilistes, bien qu’ils soient confrontés à des contraventions et des frais de mise en fourrière, ils bénéficieront in fine d’une plus grande sécurité routière grâce à une meilleure couverture assurantielle.
S.N
