CHRONIQUE LITTÉRAIRE

LA FEMME DE QUELQU’UN : épisode 17

__________Gérôme__________

Moi : Il faut que j’y aille Jodelle. Le plus tôt possible.

Jodelle : Il n’y a pas le feu. Je ne sais pas pourquoi tu es toujours entrain de sautiller partout comme un grillon… Au final tu n’es pas fatigué de tous ces déplacements ?

Moi : Quand j’aurai l’argent, je vais sentir le poids des déplacements sur moi. Pour l’instant j’essaye de faire le nécessaire pour ne rater aucune occasion.

Jodelle rigole : Le beau des beaux a parlé !!!

Moi : Dégages !!!

Jodelle : En fait, parlant de cette affaire de cousine… Gérôme je ne capte pas. Mais tu ne vas pas m’empêcher d’avoir ma petite idée, à moins que tu me dises réellement ce que ça signifie.

Moi : Bon d’accord. C’est que au travail ils ne devaient pas accepter de te prendre s’ils savaient qu’on était en couple. J’ai donc fait le nécessaire pour mettre toutes les chances de mon côté… De notre côté.

Jodelle : Ça ressemble au brûlé tout ça. Ce n’est pas pour te juger, mais tu sais que le mensonge a ses impasses bébé.

Moi : Tu voulais que je dises quoi Jodelle ??? Ce n’est pas comme si j’avais un autre ch…

Jodelle : C’est bon!! Vas-y, on va gérer ça comme ça. Mais sincèrement arrête de faire les cachotteries, surtout par rapport aux choses qui me concernent directement… Ça peut dégénérer.

Moi : Tu n’as pas tort. ( Je me lève )… Écoute. Il faut que je bouge, si les autres viennent tu leur passe le salut et tu demandes à Djess de s’apprêter pour débuter le travail à partir de lundi.

Jodelle : D’accord mon patron.

On s’embrasse, je m’en vais.

Je me sens tellement soulagé en descendant les quelques marches des escaliers de leur cité, comme si je m’étais défait d’un poids hyper lourd. C’est normal après toute cette confession faite à la mère de ma fille. Pendant que j’en parle, j’y pense !! Sophia ce petit bijou qui chaque fois me traverse l’esprit au moment où je m’apprête à poser un acte important. Je la revois constamment sourire dans mes pensées ou juste me regarder là à ne rien dire… Je suis un père et je suis un conjoint responsable. Je vais le rester!!

_ Aïe !! Doucement…

Moi : Je suis désolé. Je ne vous ai pas vu entrer

J’étais emporté par mes pensées au point où j’ai perdu la notion de la réalité. J’ai accidentellement heurté cette jeune dame qui heureusement n’a pas mal pris la chose.

Je me retrouve encore devant ce portier qui ne m’est plus familier. Je le regarde pourtant comme si j’y allais pénétrer pour la première fois. Je dresse le col de mon t-shirt Polo délavé, ça je me l’accorde… Ce manque d’esthétique, cette fois je me l’accorde.

Toc toc toc…

La voix de Anna : Entrez, c’est ouvert.

Il fallait qu’elle soit là encore à me coller à la peau. Mon enthousiasme et ma gaieté disparaissent comme si je venais tout à coup de recevoir une nouvelle peu réjouissante. Du bout des doigts, je pousse la porte lourde qui s’ouvre sans aucun mal… Le parfum doux et habituel de la maison s’échappe par la grande faille que je viens d’ouvrir.

Apparemment elles m’attendaient. J’entre et Anna se lève et sur son visage je ne lis pas cette séduction agressive, tout au contraire… Elle est naturelle.

Anna : Gérôme.

Je réponds à son bonsoir en l’effleurant du regard pour m’attendre à Mme Evelyne qui me sourit chaleureusement.

Moi : Dès que vous m’avez annoncé la nouvelle. J’ai fait aussi vite que je pouvais pour me rendre ici.

Mme Evelyne : C’est un point très positif que j’apprécie chez toi… La promptitude à agir.

Je souris à sa flatterie, je laisse le silence pour lui faire comprendre mon désir d’être informé à ce sujet qui me fait venir jusqu’ici.

Mme Evelyne s’asseoit : Assieds-toi Gérôme…

Anna : Je vous serre quelque chose ??

Mme Evelyne me regarde pour savoir mon avis.

Moi : De l’eau… Un verre d’eau fraîche. Ça sera bien pour moi merci.

Mme Evelyne : Apporte moi la même chose.

Anna : D’accord. ( Elle s’en va ).

Mme Evelyne : Après que tu sois parti, j’étais tellement déçue du fait que nous n’ayons pas pu trouver une solution pour ton cas. Alors je suis resté ouverte et j’ai essayé de faire travailler mon cerveau…

Moi : C’est très aimable de votre part.

Mme Evelyne : Décris moi ta copine. Sincèrement…

Moi : 1m75 par là, brune, petite de corps.

Mme Evelyne avec intérêt : Elle a quelle âge ??

Moi : 22 ans… Elle a 22 ans.

Anna arrive avec les deux verres d’eau dans un plateau en inox. Sa mère l’interroge.

Mme Evelyne : Tu as écouté la description ? Je crois que ça correspond parfaitement au profil que tu recherches non!?

Anna : Oui, en effet… Exactement.

Moi : Je ne comprends pas.

Mme Evelyne : C’est Anna qui m’a inspiré un poste pour ta cousine. Elle a insisté à ce que cette dernière trouve du travail dans son cabinet.

Moi : Quoi???

Mme Evelyne : J’ai l’impression que… Cette nouvelle ne te ravie pas.

Je me ressaisi : Non… C’est juste que … Ce n’était pas prévu, et… Je…

Anna : Gérôme je sais que ça pourrait te sembler bizarre. Mais ce poste pour ta cousine lui sera tellement judicieux et à son avantage. Pendant son stage elle sera rémunérée et le contrat sera en fonction de ses aptitudes. C’est une opportunité…

Mme Evelyne : Et ceci pourrait s’avérer être un emploi à long terme. Réfléchis Gérôme et fais lui part. Je suis sûr que c’est une opportunité qui vient du ciel et surtout une réponse à ses prières.

Moi : Mme, vous pouvez s’il vous plaît nous laisser seuls ?? Anna et moi.

Mme Evelyne regarde sa fille qui lui fait Oui de la tête. Elle s’excuse et nous laisse tout seul.

Je saute pratiquement de mon siège comme si j’y étais attaché un moment.

Moi : À quoi tu joues ???

Anna : Je… Je ne comprends pas !! Je croyais que tu serais ravi de cette nouvelle. Mais je ne vais pas te cacher que ton comportement me trouble.

Moi : Pourquoi il faut toujours que tu t’immisce dans tout?? Que tu apparaisse partout !! Il était question de trouver un emploi descent dans un restaurant… Mais toi tu te pointes avec la cuillère en argent, sortant de nul part pour m’humilier !! Pourquoi tu fais ça ??

Anna : Ce n’était pas mon intention Gérôme. Je te jure…

Moi : Alors c’était quoi ???

Anna : J’essayais de me faire pardonner pour mon comportement répugnant depuis que nous avons fait connaissance. C’est tout… Désolé si cette fois encore j’ai été grossière.

Je ne dis rien. Je fais des tours sur place en me tenant le visage… Je suis débordé et ignore même quoi penser.

Anna à basse voix : D’accord, j’avoue Gérôme… Je me suis senti attiré par toi le jour où on s’est vu, mais tu m’as clairement dit que…

Moi : Arrêtes !!! Arrêtes ne joue pas à ça. J’ai été clair avec toi dès le départ, mais tu te plaisait toujours à te moquer de moi… Je ne sais pas quelles sont tes intentions, mais je veux que tu cesse ça tout de suite.

Anna : Merde… Je suis désolée. Je te l’ai dit Gérôme. Je t’ai dit que je ne jouais à aucun jeu. Et si tu veux, je peux tout de suite annuler cette recommandation… Là ça sera ce que tu voudras, mais est-ce que ça sera le cas pour ta cousine ??

Ma cousine ?? Putain !! J’ai envie de me manger le point à chaque fois où elle traite Jodelle de « cousine « , pourtant ce mensonge insensé c’est moi qui l’ai imposé à tous !! Ma cousine. J’ai envie de lui cracher la vérité à la figure et dégager d’ici… Tellement je sens la déception me consumer. Mais il faut que je me ressaisisse et ça tout de suite. Anna est presque terrorisé en me regardant et là franchement je ne me reconnais pas dans cette humeur primitive et violente.

Je respire et je la regarde. Je me détends et je me rasseoit. Je reste calme un moment pour évacuer mon humeur corrosive…

Moi : Je suis désolé…

Anna : Gérôme…

Je l’interrompt : Laisse moi le temps d’y réfléchir d’accord ? De lui en parler et de voir si cela peut être possible… Pour le reste je préfère qu’on en reste là pour le moment.

Anna doucement : D’accord…

Moi : Donne moi ton contact. Je vais t’appeler si jamais tout est clair.

Anna : Je vais moi même t’appeler d’ici deux jours, si tu ne trouves pas d’inconvénients.

Moi : Okay… Je vais rentrer.

Je me lève et je sors de la maison sans rien dire. Je traverse la cour et je passe par le portail en sortant sans saluer le portier…

… Quelques heures plus tard.

Moi : Il est hors de question que tu travailles là bas !!!

Jodelle : Et pourquoi ?? Je peux savoir ??

Moi : Parce que c’est Anna qui te propose le travail. Tu ne capte rien ou pas??

Jodelle : Mr le père de mon enfant, primo s’il te plaît tu ne me cris pas dessus et secundo je ne comprends pas pourquoi tu t’enflamme… Je connais cette Anna où ? Elle me propose un emploi ou un copinage ?

Moi : Je ne vois pas ça venir bien… C’est ça le souci.

Jodelle : J’ai besoin de travail tu te rappelles ? Je m’en fous de savoir votre problème. Tu es mon cousin non!? Pourquoi tu t’agites ?? Tu as peur qu’elle me drague ou qu’elle… Bref ein!? Ne sois pas ridicule. C’est toi qui a débuté avec cette histoire et maintenant je me retrouve dedans. On va seulement gérer.

Moi : En tout cas, ça sera à toi de voir Jodelle… Si tu ne trouves pas de problème à cela c’est bien pour toi. Tout ce que je veux, c’est que Anna ne s’approche pas de moi.

Jodelle : Parfois tu parles d’elle j’ai l’impression que c’est elle la titulaire et moi la Tchiza ein!? Façon tu t’embrouille là… Mais Kanah je t’ai dit. Je veux un travail s’il te plaît. Tu ne me rationne pas. Et il se trouve que ce poste soit à ma taille…

Moi : Je vais repasser demain. Je crois que c’est la fatigue qui me fait agir… La nuit porte conseil.

À suivre…

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