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– LES MVEMBA Épisode 33 : Les noces

– LES MVEMBA

Épisode 33 : Les noces

Il le fallait, ce moment devait arriver où ces deux personnes tellement différentes, mais avec une infinité de similitudes devaient se dire oui pour l’éternité. Demain, c’est le jour-j. La joie qui inonde la famille fait presque disparaître les forfaits saillants de certains. Nina, dans les bras de son mari encore plus amoureux tous les deux que le jour de leur mariage. Marcien lui, le sourire plus grand qu’une banane, ne lâche pas d’une semelle son père qui le prépare psychologiquement à cet engagement catastrophique qu’est le mariage.

Mr Mvemba : C’est bizarre, mais j’ai toujours envie de te demander si tu es sûr de ton choix.

Marcien : Tu veux m’en dissuader ? Parce que présentement ce n’est pas ce dont j’ai besoin Papa.

Mr Mvemba : Non-gaillard !! Rien à voir… C’est juste que quand Mr le Maire ou le prêtre vont dire « acceptez vous de prendre Mademoiselle Eboutou pour épouse et la chérir jusqu’à ce que la mort vous sépare » ça sera pour dire que la prison à vie vient tout juste de débuter, et te connaissant, tu es un jeune homme qui aime sa liberté.

Marcien : C’est vrai, mais j’ai l’impression qu’avec Melvice, je serai encore plus libre… Elle, c’est la femme de ma vie.

Mr Mvemba sourit : Toute cette conviction et cette passion qui se lisent dans tes yeux. Je suis extrêmement fier de toi et du cheminement de ta vie… Par ailleurs, j’ai un cadeau pour toi.

Marcien regarde impatiemment son père faire sortir un objet de sa poche de veste. En ouvrant la main, c’est une montre.

Marcien la prend : Wooow, une Rolex Daytona platine 44 Mm !! Ça a dû te coûter une fortune… Mais pourquoi ??

Mr Mvemba sourit : Je vois que tu t’y connais en montre. Ça prouve à quel point tu viens vraiment de moi. En fait celle-là, c’est la meilleure de ma collection et surtout la plus chère. Je l’avais acheté à une vente aux enchères en Bruxelles… Une expérience glorieuse. Mais Marcien, c’est toi mon premier fils et c’est à toi que doit revenir ce que j’ai de plus cher pendant ton jour le plus important. Je veux que tu portes cette montre demain pour ton mariage.

Marcien hoche la tête : Ça va le faire, ça croit moi.

Brice toujours un peu plus éloigné de la foule, grignote une pastèque qu’il coupe en rondelles pour manger. En le voyant à distance, Édith se détache de la foule et vient le trouver. Elle le fait sursauter en lui donnant un coup dans le rein.

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Brice : Nom d’une pipe !!!

Édith : C’est quoi de rester à l’écart comme un orphelin pourtant toute ta famille est de l’autre côté en train de se réjouir. Qu’est-ce qui ne va pas ?

Brice : Non rien, c’est juste que je réfléchissais un peu.

Édith : À quel sujet ?

Brice : Un peu de tout. Je me demandais déjà si un jour, j’allais aussi me retrouver obligé d’enfiler un costume ridicule pour me mettre devant une femme que je ne suis même pas sûr d’aimer toute ma vie et lui dire « Oui, je le veux !! »

Édith : Je n’ai vraiment qu’une bande de tarés comme frères. Marcien lui, il avait un mental pire que le tien. Mais le voilà plus amoureux que jamais de la femme qu’on n’aurait jamais imaginé qu’il veuille épouser. Et voilà Melvice la diva qui se sent comblée en tant que femme d’avoir ce prince dans sa vie. Ce n’est qu’une question de temps petit frère, profite juste de tes plans culs de maintenant jusqu’à ce que tu tombes sur la bonne… Et là, tu verras.

Brice : Pourquoi toi, tu n’es pas encore marié ? Tu es vieille, tu sais ça ?

Édith : Là, il n’était pas question de moi. Et arrête de dire que je suis vieille… Toutes les femmes ne sont pas obligées de se marier dans la vingtaine ou la trentaine, il y a toute une vie pour ça.

Brice rit : On aurait cru entendre une vraie bordelle parler.

Édith le pousse : Imbécile va !!

Les deux restent silencieux un moment à regarder dans le vide. Finalement, Édith pousse un soupir et regarde son frère en souriant.

Édith : Merci Brice.

Brice : Pourquoi ? D’avoir dit que tu es une bordelle ??

Édith rit : Non-imbécile !! D’avoir pris ma protection dans cette affaire en trouvant une solution aussi juste.

Brice : Je vois… Mais c’est naturel. J’en ai fait autant pour Maman en faisant arrêter le Docteur Akono.

Édith s’étonne : Quoi ?? Tu as fait arrêter le Docteur ?? Et cette histoire de « Protéger Maman » d’où tu la sors ? Devrais-je te rappeler qu’elle est le moteur de toute cette histoire ? C’est elle la sorcière et tu veux la protéger ??

Brice : Édith !! Il y a un fond à cette histoire et on ne peut pas se baser sur des connaissances limitées pour juger quelqu’un. Certes, c’est une sorcière à ton avis pour le moment, mais tu ne sais pas ce que j’ai vu dans le journal intime du Docteur.

Édith : Qu’est-ce que tu as vu ?

Brice : Je préfère taire ce paramètre pour l’instant, nous devons nous concentrer sur le bonheur par lequel on est en train de passer. Dr Akono est en prison… C’est le plus important. Bon, c’est vrai que j’ai aussi rompu l’entente entre nous parce qu’il a insulté Maman, pour moi, ça ne se fait pas désolé. Même si elle a tort et qu’elle mérite le pire… Personne ne l’insulte.

Edith : C’est toi qui vois. Bon je te laisse donc…

  _________Edith Abessolo__________

Sortie de nul part, ma mère débusque devant moi avec son visage froissé et menaçant. Terrorisée, je reste immobile en la regardant.

Maman : Viens par là !!

Elle me prend par la main avec force et me tire jusqu’à la cuisine, puis ferme la porte derrière elle.

Maman : Tu es contente de toi, j’espère. Très heureuse.

Moi : Je ne vois pas où tu veux en venir. Je ne comprends pas !!

Maman : Le Docteur Akono qui est en prison… C’était ça ton coup !? Et bien, c’est réussi !! Tu as gagné cette fois. Mais ce n’est que partie remise.

Moi : Arrête de faire des menaces insensées et réfléchis un peu dans le bon sens. Ton fils est marié non !? Et il va avoir un bébé !! Ton petit-enfant à toi… Qu’est-ce que tu veux de plus ??

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Maman : Le fait que tu te plaises à foutre ton nez exactement à l’endroit où il ne faut pas !! Tu n’imagines même pas ce que ça peut te coûter. Marcien va se marier et aura un enfant et puis quoi encore ? Tu crois vraiment que c’est de ça qu’il s’agit ??

Moi : Et bien explique !! Il s’agit de quoi alors ?? Parce que je serai curieuse de savoir la raison pour laquelle ça te fait plaisir de détruire la vie d’un fils que tu as élevé dans l’amour pendant une trentaine d’années pour ensuite décider soudainement de détruire sa vie.

Maman : Je n’ai aucun compte à te rendre jeune fille. Par contre, désormais, je te conseille de te mettre en travers de mon chemin !! C’est compris ??

Moi : Tout ça me rend triste. Je ne comprends plus rien… J’essaye de creuser tout au fond de moi pour accepter cette cruauté que tu déballes, mais je ne vois rien. Tu n’es pas comme ça Maman, c’est quoi ce délire ??

Maman se rapproche dangereusement de moi et me bloque sur la paillasse.

Maman : Regarde bien dans ses deux yeux, qu’est-ce que tu vois !? De la haine… Je m’en fous si quelqu’un m’aime ou pas. Je n’ai besoin ni de la pitié, ni de la compréhension. J’ai certes fait des choses horribles, mais c’est sans regret tout ça. Édith écoute moi bien… Je considère que tout ce qui s’est passé entre nous jusqu’ici n’était qu’un mal entendu et je suis prête à passer l’éponge en oubliant mes menaces à ton égard. Mais plus jamais… Je dis bien plus jamais !! Tu ne te pointes pas pour me donner des leçons de morale, parce que tu ne sais rien de ce qui peut être bien ou pas. J’espère que tu as capté.

Son regard terrorisant et ses mains fermement posées sur le mur, je me sens toute désarmée et vulnérable face à cette colère gravissime. Je hoche la tête…

Maman : Très bien. (Elle soupire.)… On considère que tout est passé et que je suis ta mère et toi ma fille. Mais je veux que tu me rendes un service, qui va sûrement tellement te coûter.

Moi : Lequel ?

La porte s’ouvre et Nina s’introduit. En nous trouvant dans cette position, elle s’excuse et s’apprête à sortir.

Maman sourit : Nina… Tu es là !! Je te cherchais justement.

Nina : J’ai eu l’impression de vous déranger. Je crois que je vais vous laisser continuer à discuter…

Maman : Non, j’étais en demander à Édith où est-ce que tu pourrais être.

Nina : Eeeuu… D’accord.

Maman : Viens on y va.

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